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Terreur dans les Carpates : Vlad, le vrai Dracula

Il a conquis l’immortalité littéraire au XIXe siècle grâce au roman de Bram Stoker. Pourtant, loin de l’image du vampire transi d’amour, l’histoire dévoile un prince du XVe siècle dont la réputation sanguinaire n’est pas usurpée.
Juan José Sánchez Arreseigor, historien.
Publié le 11/12/2020 à 08h32 I Mis à jour le 07/06/2021 à 17h29

   
Ce portrait de Vlad Tepes, prince de Valachie, est une copie d'un original peint de son vivant. Château d'Ambras, Autriche  

Ce portrait de Vlad Tepes, prince de Valachie, est une copie d'un original peint de son vivant. Château d'Ambras, Autriche   • WIKIMEDIA COMMONS

Dracula, prince des Ténèbres, seigneur des morts-vivants ! Ce personnage mythique est né en 1897 de l’imagination fertile de Bram Stoker. Mais derrière le Dracula littéraire respire un personnage historique non moins redoutable, dont s’est inspiré l’écrivain d’origine irlandaise : Vladislav III, voïvode (prince) de Valachie. Vlad, comme il est souvent désigné, vécut dans le monde convulsé des Balkans du XVe siècle. Avec la Moldavie et la Transylvanie, la Valachie formait la Tara Româneasca, c’est-à-dire la Roumanie, où les souverains catholiques de Hongrie s’opposaient aux Turcs, qui étendaient leur manteau sur la région. Les uns et les autres faisaient pression sur les voïvodes pour qu’ils se rangent à leurs côtés, ce qui n’était pas difficile : comme les fils légitimes et les fils naturels des princes pouvaient tous prétendre au trône, il était toujours possible d’attirer ou de contraindre un prétendant.

Le « fils du Dragon »

Dans la Valachie du début du XVe siècle règne le chaos : le voïvode en place affronte son frère pour le pouvoir, tandis que les Ottomans lancent leurs armées sur la région, qui fait partie du royaume hongrois. Vlad II, fils d’un puissant voïvode, espérait occuper le trône lorsqu’il serait vacant, mais c’est son demi-frère Alexander Aldea qui s’impose. En 1431, Vlad II est admis dans l’ordre du Dragon, fondé par Sigismond de Luxembourg, alors roi de Hongrie. L’ordre compte 24 nobles de très haut rang, dont la vocation est d’arrêter l’expansion ottomane en Europe, de lutter contre l’hérésie et de défendre la famille impériale. Dès lors, Vlad reçoit le surnom de Dracul, le « dragon » ; son fils, né la même année, sera connu sous celui de Vlad (ou Dracula), le « fils du Dragon ». Sigismond de Luxembourg confie la défense de la frontière en Transylvanie à Vlad II, qui passe les cinq années suivantes à guerroyer et à intriguer contre Alexander – y compris avec la collaboration des Ottomans – pour s’emparer du pouvoir. Il devra pourtant attendre la mort naturelle de son demi-frère en 1436 pour monter sur le trône.

Dans sa jeunesse, Vlad passe trois ans comme otage à la cour turque. Il y fait la connaissance de son futur ennemi, l’héritier du trône, Mehmed.

Une fois au pouvoir, Vlad Dracul change de camp chaque fois qu’il le juge utile. Cette politique incite Jean Hunyadi, régent de Hongrie, à envahir la Valachie en 1442-1443, afin d’installer des voïvodes plus fiables sur le trône. L’année suivante, le sultan Murad II tend une embuscade à Vlad Dracul et l’oblige à lui laisser ses deux plus jeunes fils en otages, Vlad et Radu le Beau. En échange, il lui fournit des troupes pour reprendre le pouvoir en Valachie. Pendant trois ans, Dracula séjourne à la cour ottomane. Il y est bien traité par le sultan et son fils Mehmed, le futur conquérant de Constantinople, ce qui ne l’empêchera pas de leur garder rancune. Pendant ce temps, son père n’hésite pas à changer une nouvelle fois de camp même si, ce faisant, il met en péril la vie de ses fils. Mais, en 1447, les boyards (les nobles valaques) se soulèvent contre Vlad Dracul et le tuent, ainsi que son fils aîné, Mircea, qu’ils enterrent vivant après lui avoir crevé les yeux. Jean Hunyadi, qui a fomenté l’assassinat, donne le trône à un noble valaque du nom de Vladislav.

C’est à ce moment de l’histoire que réapparaît le jeune Dracula, alors âgé de 16 ans. En 1448, avec l’aide ottomane, il expulse le nouveau voïvode de Valachie, mais les Hongrois remettent celui-ci sur le trône quelques mois plus tard. Cependant, Vladislav ne tarde pas à commettre une erreur : il se range du côté des Turcs, qui ont conquis Constantinople en 1453, et provoque la colère des Hongrois. Dracula saisit l’occasion : en 1456, il vainc Vladislav en combat singulier.

Dracula évince la noblesse

Pour consolider son pouvoir, Vlad III Dracula nomme des hommes issus du peuple, et même des étrangers, à toutes les charges publiques. Il ne s’agit pas d’une politique réformatrice dont le but serait d’émanciper les classes inférieures ; le prince cherche seulement à renforcer le pouvoir royal en plaçant des fonctionnaires qui dépendent entièrement de la volonté arbitraire du voïvode, lequel peut les nommer, les destituer et même les exécuter à son gré. Pour remplacer les boyards, Dracula crée peu à peu de nouvelles élites : les armas, administrateurs de la justice ; les viteji, une élite militaire formée de petits propriétaires terriens qui se sont distingués sur le champ de bataille ; les sluji, faisant office à la fois de police politique et de garde personnelle. Dans le même temps, il favorise les paysans et les artisans en les exonérant d’envoyer tributs et fils à l’Empire ottoman. Une anecdote révèle la cruauté de Dracula à l’égard des boyards. En 1459, pour la fête de Pâques, il invite 200 d’entre eux, avec leurs familles, à un grand repas. Les femmes et les vieillards sont exécutés, les autres sont asservis pour servir de main-d’œuvre à la construction d’un château près du fleuve, lors de laquelle beaucoup mourront d’épuisement.

Les banquets étaient souvent l’occasion d’éliminer cruellement ses ennemis, qu’ils soient nobles ou mendiants.

La sinistre réputation qui va faire de Vlad III Dracula la terreur des Balkans naît de la brutalité avec laquelle il traite les minorités. Pour se débarrasser des vagabonds et des mendiants, il les invite à un banquet, ferme les portes et les fait brûler vif. Les gitans sont exterminés ou enrôlés de force dans l’armée. La population allemande, en majorité saxonne, subit également de nombreuses brimades. Elle se concentre dans des villes qui jouissent de gouvernements autonomes et d’importants privilèges commerciaux et fiscaux. L’implantation d’établissements saxons avait autrefois servi à repeupler des zones stratégiques et à relancer l’économie locale, mais cette population est devenue, avec le temps, une classe privilégiée, au détriment de la population roumaine locale. Dracula lui impose de lourdes charges fiscales et bloque son commerce lorsqu’elle refuse de payer. Les Hongrois et les Saxons de Transylvanie offrent alors leur appui à de nouveaux prétendants au trône. Les candidats ne manquent pas : Dan III, Vlad le Moine (demi-frère de Dracula) et Basarab Laiota. La réponse de Vlad est terrible. Quand la ville saxonne de Brasov soutient Dan III, Vlad fait empaler 30 000 personnes, dîne au milieu des empalés moribonds, puis incendie la cité. On cesse dès lors de lui donner le surnom honorable de Dracula pour celui de Tepes, « l’Empaleur ». Quant à lui, il signe toujours « Wladislaus Dragwlya ».

Persécutions religieuses

Il impose également son autorité au clergé catholique, quitte à châtier ses membres – ce qui n’ennuie d’ailleurs pas beaucoup la plupart des Roumains, dont la foi orthodoxe est persécutée en Transylvanie par les Hongrois et les Saxons catholiques. Cela attire l’attention du pape Pie II. Un rapport, rédigé à son intention en 1462, affirme que Vlad a assassiné quelque 40 000 personnes. D’autres villes rebelles comme Sibiu, Tara Bârsei, Amnas et Fagaras ont également subi de sanglantes représailles jusqu’à leur soumission en 1460. Au-delà de sa cruauté personnelle, la façon d’agir de Vlad répond à une politique globale dont le but était de soumettre une minorité privilégiée d’origine étrangère.

En ce qui concerne sa politique extérieure, Vlad se distingue clairement de son père et d’autres chefs de son temps. En effet, une fois au pouvoir, il n’a jamais renoncé à son opposition aux Turcs, quel que soit le cours pris par les événements. À cette fin, il a reçu l’appui de Mathias Corvin, fils de Jean Hunyadi et roi de Hongrie. Au contraire, son demi-frère Radu le Beau se convertit à l’islam et, d’après les chroniques byzantines, fut même l’amant du sultan Mehmed II.

Pour Vlad Tepes, la terreur qu’il suscite est une arme. En 1462, il fait empaler 23 000 prisonniers et leurs familles sur la route de l’ennemi turc.

Les campagnes de Vlad contre les Turcs ont été d’une extraordinaire brutalité. En 1459, Mehmed II envoie une ambassade pour réclamer un tribut de 10 000 ducats et de 300 garçons. En réponse, l’Empaleur fait clouer les turbans des ambassadeurs sur leurs têtes, prétextant qu’ils lui ont manqué de respect en ne se découvrant pas pour le saluer. En 1461, les Turcs lui proposent des négociations de paix, mais leur intention réelle est de lui tendre une embuscade. Vlad répond par une incursion qui dévaste les territoires turcs au sud du Danube. En 1462, il écrit à Mathias Corvin en lui expliquant qu’il a coupé 24 000 têtes, cela sans compter les habitants morts dans l’incendie des maisons. Pour démontrer la véracité de ses dires, il fait porter des sacs entiers de nez et d’oreilles coupés. En réalité, comme le reconnut l’Empaleur lui-même, la plupart des victimes étaient de simples paysans : des chrétiens serbes et bulgares soumis aux Turcs.

Au printemps 1462, Mehmed II rassemble une armée de 90 000 hommes et avance sur la Valachie. Vlad dispose de 30 000 hommes. Il choisit de harceler les Turcs par des attaques nocturnes, une guerre d’escarmouches utilisant la tactique de la terre brûlée. Profitant de ce qu’il a appris la langue turque à l’époque où il était otage de Murad II, Vlad s’infiltre lui-même dans les campements ottomans. Il utilise aussi la terreur : il fait empaler 23 000 prisonniers et leurs familles sur la route de l’ennemi. Le sultan, horrifié, s’est sans doute demandé si l’auteur de ces atrocités était vraiment le Vlad avec lequel il avait joué enfant.

Dernier combat face aux Turcs

Pourtant, la victoire finale des Turcs n’est pas venue de leur armée, mais de la défection des boyards valaques auxquels Radu, le demi-frère de l’Empaleur, avait promis de rendre leurs privilèges. Radu a également su attirer à lui d’autres minorités, et même une partie de la population roumaine, lasse des méthodes sanguinaires de Vlad. Celui-ci oppose une résistance acharnée aux Turcs et aux nobles rassemblés autour de Radu. Mais, sans argent, il finit par se retrouver acculé. De plus, Mathias Corvin souhaitait une trêve avec le sultan : le 26 novembre 1462, le roi de Hongrie fait prisonnier Vlad alors que le Roumain négociait avec lui pour obtenir de l’argent et des troupes.

La tête de Dracula est envoyée à Constantinople afin d’être exhibée comme preuve de sa mort.

Vlad reste peu de temps enfermé, car son influent cousin Étienne III de Moldavie intercède en sa faveur. Mathias Corvin finit par le marier à sa cousine Ilona Szilágyi vers 1466, mais il le retient 12 ans auprès de lui. Pendant ce temps, intrigues et trahisons se poursuivent en Valachie. Étienne de Moldavie expulse Radu de ce territoire, mais il ne rend pas pour autant son trône à son cousin Vlad : il installe au pouvoir un nouveau voïvode, Basarab Laiota. Peu reconnaissant envers son protecteur, celui-ci négocie aussitôt avec les Turcs pour se libérer de la vassalité moldave. Toujours est-il que lorsque Radu meurt de syphilis en 1475, Mathias Corvin libère l’Empaleur afin qu’il récupère la Valachie au profit de la Hongrie.

En novembre 1476, Vlad réussit à chasser du pouvoir Basarab Laiota, qui revient peu de temps après avec le soutien de troupes ottomanes. C’est en affrontant les Turcs que l’Empaleur meurt en décembre 1476. Sa tête est envoyée à Constantinople pour être exhibée et pour dissiper la terreur qu’inspira son nom. Ainsi s’achève l’histoire de Vlad III et commence la légende de Dracula.

Pour en savoir plus
L’Histoire du prince Dracula, de Matei Cazacu, Droz, 2006.
Dracula, de Bram Stoker, Actes Sud, 2001.

Chronologie
1431
Le prince Vlad naît à Sighisoara, en Transylvanie. Il est le fils de Vlad II, voïvode de Valachie, et d’une princesse moldave.
1444-1448
Vlad et son frère cadet Radu sont otages des Turcs à Edirne, la capitale ottomane. Après trois années de captivité, Vlad accède au trône de Valachie avec l’aide des Turcs, mais il en est expulsé par les Hongrois.
1455
Vlad s’unit aux Hongrois pour lutter contre les Turcs, qu’il vainc à Belgrade. L’année suivante, il reprend le pouvoir en devenant voïvode de Valachie après avoir tué Vladislav, ancien allié des Hongrois.
1462
Les Turcs envahissent la Valachie. Les boyards (nobles) soutiennent Radu, frère de Vlad. Abandonné de tous et sans argent, Vlad est emprisonné par le roi hongrois Mathias Corvin, qui le retient durant 12 ans.
1476
Les Hongrois libèrent Vlad afin qu’il récupère le trône de Valachie au profit de la Hongrie. Après une année au pouvoir, il meurt au combat. Sa tête est envoyée à Constantinople.

Entre Hongrie et Empire ottoman
Les Carpates, porte de l’Europe
À l’époque de Vlad III, la région des Carpates, où il vivait, avait une immense importance politique et économique. De Transylvanie, par exemple, on exportait vers Nuremberg, à 1 400 km de distance, le minerai qui alimentait son industrie d’armement, en contrepartie d’armes et de draps. Dans ces échanges économiques, les villes jouaient un rôle majeur. Au cours des siècles passés s’y étaient établis des colons allemands, surtout saxons, que Vlad soumit cruellement. Les petits États de Valachie, de Serbie et de Bosnie formaient la ceinture défensive du royaume de Hongrie face aux Turcs ottomans, qui s’étaient installés près du Danube à la fin du XIVe siècle. La Hongrie comprenait alors une grande partie du plateau de Transylvanie, entouré au nord, à l’est et au sud par les montagnes des Carpates. Les passages orientaux de ces montagnes, qui menaient en Moldavie, étaient étroits, sinueux et faciles à bloquer ; ce n’était pas le cas des deux larges passages du sud, en Valachie : celui de Roter Turm (conduisant à Sibiu) et celui de Predeal (menant à Brasov). Ils constituaient les portes de la Hongrie, d’où l’intérêt des Hongrois et des Turcs à contrôler les voïvodes, les princes de Valachie.


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