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Oscar Niemeyer, père de l’architecture moderne et poète de la courbe

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Oscar Niemeyer, père de l’architecture moderne et poète de la courbe Le centre culturel international Oscar Niemeyer à Asturies en Espagne, inauguré en 2011 ©Flickr/Fanny Martinez

À l'occasion de l'anniversaire d'Oscar Niemeyer, disparu en 2012 à l'âge de 104 ans, nous vous proposons de redécouvrir l'entretien exclusif que nous avait accordé en 2005 ce poète de la courbe.

Né à Rio de Janeiro le 15 décembre 1907, l’architecte brésilien Oscar Niemeyer est à l’origine de plus de 600 constructions architecturales à travers le monde, parmi lesquelles le siège du Parti communiste à Paris, la maison de la culture du Havre (surnommée Le Volcan), le musée d’art contemporain de Niterói ou encore la fantastique structure hyperboloïde de la cathédrale de Brasília. Lauréat du Pritzker Price en 1988 et du Praemium Imperiale en 2004, il est une figure majeure de l’architecture moderne. Décédé en 2012 à l’âge de 104 ans, Oscar Niemeyer avait accordé en 2005 un entretien exclusif « Connaissance des Arts » dans lequel il revenait sur l’histoire de ses grandes commandes publiques au Brésil et ses liens avec le pouvoir, et nous expliquait comment il était devenu le « poète de la courbe », face à un Le Corbusier épris de l’angle droit.

Oscar Niemeyer dans le bureau de la Novacap ©Collection des Archives Publiques du District Fédéral

Oscar Niemeyer dans le bureau de la Novacap ©Collection des Archives Publiques du District Fédéral


Partir à la rencontre de l’architecte Oscar Niemeyer, c’est vouloir retrouver l’histoire du Brésil moderne, des grandes aspirations sociales du lieutenant Prestes et des projets mirobolants de Juscelino Kubitschek jusqu’aux discours utopistes du président Lula. Pour cela, il faut d’abord de la patience pour obtenir un rendez-vous avec le maître. Ne vous attendez pas à le retrouver au cœur de ces favelas qui voilent, comme une seconde peau, le profil des montagnes de Rio de Janeiro.
Le Carioca le plus célèbre, communiste impénitent depuis 1945, est installé au 3940 Avenidad Atlantica, dans un immeuble vert céladon aux balcons curvilignes. Depuis quarante ans, il a installé ses bureaux au dernier étage de ce chic bâtiment baptisé Ypiranga, avec vue imprenable sur le Pain de sucre et l’ancien fort militaire de Copacabana. À 98 ans, Oscar Niemeyer nous reçoit bien calé dans son fauteuil, immobile devant une plaque dorée offerte par le Parti communiste français, sa planche à dessin et sa guitare sur laquelle il ne plaque désormais que de rares accords. Fixement, lentement, il répond aux questions d’une voix posée que seule l’émotion vient déranger lorsqu’il s’emballe pour une idée ou un vieux souvenir.

Toute votre carrière, vous avez utilisé le béton armé. Quelles sont les qualités que vous trouvez dans ce matériau ?


Aujourd’hui, je le sais, nous essayons de nous souvenir de l’architecture d’autrefois : la première poutre, le premier arc, la première voûte, la première coupole, les grandes cathédrales… Le vocabulaire plastique du béton est tellement fantastique que tout a changé depuis. Grâce à sa légèreté, un monde aux formes nouvelles a surgi. Ce qui me plaît le plus dans le béton, c’est sa générosité. Déjà Baudelaire disait que dans une oeuvre d’art, le plus important était la surprise, et c’est ce qui est pour moi fondamental. C’est le béton qui suggère la courbe en architecture et qui souvent l’impose.

Musée d'art contemporain (MAC) de Niterói ©Wikimedia Commons

Musée d’art contemporain (MAC) de Niterói ©Wikimedia Commons

En 1937, vous rencontrez Le Corbusier et vous travaillez avec lui pour un nouveau ministère de l’Éducation et de la Santé à Rio. Dix ans plus tard, vous participez au concours pour le siège des Nations Unies à New York sous la direction de l’architecte américain Wallace Harrisson. C’est votre projet qui est retenu mais vous vous associez pourtant avec Le Corbusier sur le projet 23-32. C’est tout de même étonnant quand on sait que Corbu est plutôt connu pour être le chantre de la ligne droite. Le considérez-vous comme un grand maître ?

Sans doute, mais nous faisons une architecture différente. Il a réussi à écrire un poème sur la ligne droite, et moi j’en fis un autre sur la courbe. C’est la courbe libre et sensuelle qui m’attire, la courbe que je rencontre dans les montagnes de mon pays ou dans le corps d’une femme. Pour Le Corbusier, le plus important était l’architecture. À mon avis, la vie est bien plus importante que l’architecture.

L’urbaniste Luciano Costa est un autre de vos compagnons de route. Quel est le chemin qui vous a conduit à Brasília ?

Brasília a commencé à Pampulha. Ce fut la première oeuvre de Kubitschek en tant qu’homme public et mon 1er projet. Et c’est le succès de Pampulha qui explique, en partie, l’enthousiasme avec lequel Kubitschek réalisa Brasília. Je me souviens que 10 ans après il est venu me chercher chez moi, dans ma maison de Canoas : « Oscar, m’a-t-il dit, nous avons construit Pampulha ; maintenant nous allons faire la nouvelle capitale ».

Cathédrale de Brasilia ©Flickr/Eric Beerkens

Cathédrale de Brasilia, 1959-1970 ©Flickr/Eric Beerkens

Brasília a pourtant été très critiquée. C’est « un musée d’idées architecturales » pour Robert Hughes. Elle a été construite pour les voitures et il n’y a pas de centre ville, reprochent d’autres. Que répondez-vous à vos détracteurs ? 

D’abord, Lucio Costa fit le plan pilote de Brasília et moi je fus chargé de son architecture. Celui qui se rend à Brasília peut aimer ou détester ses palais mais il ne pourra jamais dire qu’il a déjà vu auparavant une chose pareille. Lorsque Le Corbusier monta le long de la rampe du Congrès national, il s’écria : « Ça c’est de l’invention ». Et pour moi c’est le plus important.

Musée Oscar Niemeyer à Curitiba ©Flickr/Luiz Romano

Musée Oscar Niemeyer à Curitiba inauguré en 2002 ©Flickr/Luiz Romano

Vous vivez pourtant à Rio…

Je préfère habiter à Rio avec ses plages et ses montagnes. Mais je ne sais pas pourquoi, ceux qui habitent à Brasília ne veulent plus la quitter.

Jusqu’où va votre militantisme ?

Je viens d’une famille catholique, pleine de préjugés, avec le portrait du pape au mur. Mais lorsque j’en suis sorti, pour vivre, j’ai ressenti tant d’injustice et de perversité dans le monde que j’ai fini par entrer au Parti communiste brésilien, où je suis toujours en paix avec moi-même.

Siège du PCF, Espace Niemeyer ©Flickr/Pascal

Siège du PCF, Espace Niemeyer, 1965-1980 ©Flickr/Pascal

Vous êtes entré au Parti communiste brésilien en 1945 et avez installé le siège du PCB dans votre atelier d’architecture. Quels ont été vos liens avec le Parti communiste français et avec Paris ?

Je ne sais pas pourquoi Maurice Thorez m’a appelé. C’était une grande figure. Lorsque le siège du PCF a été construit en 1965 place du Colonel-Fabien, je me souviens que Thorez m’a convoqué : « Oscar, le Siège est prêt. Il est très beau mais j’ai une vieille table qui m’a accompagné tout au long de ma vie. Tu penses que je peux l’utiliser dans mon bureau ? ». C’était une preuve de respect envers le travail d’autrui, ce qui, je l’avoue, m’a étonné. Pendant les périodes passées à Paris, j’ai rencontré beaucoup de gens importants. Malraux, Sartre, les amis du parti… Ils ont été tellement gentils avec moi ! Sartre m’a emmené visiter l’appartement de Charlotte Perriand. Il adorait, comme on peut le lire dans les Lettres au Castor et à quelques autres, les romans de Simenon. Comme moi… Combien j’ai aimé cette ville ! Le boulevard Raspail où j’habitais, La Coupole, les librairies, les jolies femmes qui passaient.

Vous avez dessiné plusieurs musées à Curitiba ou Fortaleza. Y a-t-il pour vous une conception particulière liée à ces lieux de conservation et de présentation des œuvres d’art ?

Je pense que les musées devraient avoir une programmation plus large et ne pas se limiter aux œuvres d’art. Au musée du Paraná, à Curitiba, par exemple, nous avons fait une exposition de mes travaux conjointement avec les œuvres de la plasticienne Thomie Ohtake et du sculpteur Franz Weissman. L’intégration de l’ensemble de tous les arts est bien visible dans les textes qui accompagnaient l’exposition. Au musée d’Art contemporain de Niterói que j’ai conçu, les programmations vont être plus amples. Nous allons aborder deux problèmes qui concernent l’être humain et sa vie. Faire, par exemple, une exposition sur la Révolution cubaine, analyse de style une autre sur Sartre et le monde du pessimisme qu’il implique. Ou alors, qui sait, une protestation contre l’empire de Bush.

Vous avez travaillé sur les décors d’Orfeu da Conceicao du poète Vinícius de Moraes. Vous n’avez jamais été tenté par les arts de la scène ?

Non. Mais je suis curieux et je m’intéresse à tout ce qui peut représenter une petite aventure dans ma trajectoire professionnelle.

Dessins dans le cadre d’Orfeu da Conceicao de Vinícius de Moraes, 1956 ©Fondation Oscar Niemeyer

Sur les murs blancs de votre atelier, vous avez dessiné, il y a quatre ou cinq ans, des dessins qui reprennent les silhouettes de vos bâtiments de Brasília reconnaissables à leurs voiles de béton. Ils sont accompagnés de phrases comme « Pour un monde meilleur » face à la photo du lieutenant Luis Carlos Prestes. Que représente pour vous le dessin ?

J’aime dessiner. Ce fut le dessin qui m’amena à l’architecture. L’architecture existe dans ma tête. Ma main n’est que le véhicule de ma pensée.

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