https://www.connaissancedesarts.com/wp-content/thumbnails/uploads/2023/04/cda23_cr_valadon_nu_canape_ok-tt-width-680-height-382-fill-1-crop-0-bgcolor-ffffff.jpg 768w, Fille d’une lingère et de père inconnu, rien ne promettait Suzanne Valadon (1865-1938) au destin qu’elle allait connaître. Élevée dans la misère à Montmartre, elle n’a que quinze ans quand elle commence à poser pour Puvis de Chavannes. S’ensuit une première carrière de modèle où on la retrouve dans l’atelier de Renoir, Toulouse-Lautrec, Zandomeneghi… Elle vit la bohème montmartroise, collectionne les amants, brise le cœur de Satie, donne naissance à un fils avant de se ranger en épousant en 1896 l’agent de change Paul Moussis. Entretemps, elle n’a cessé de dessiner et, encouragée par Degas, elle a participé à l’exposition de Société Nationale des Beaux-arts en 1894.
Une vie pleine de rebondissement
Avec son mariage, s’ouvre alors 13 ans d’une vie bourgeoise où elle continue de dessiner des femmes au bain, des enfants et ses proches. En 1909, la rencontre avec le peintre André Utter, de vingt ans son cadet et ami de son fils Maurice Utrillo, allume un feu. Elle divorce, se réinstalle sur la Butte Montmartre avec son fils et son amant qu’elle épouse en 1914. À 44 ans, elle reprend surtout les pinceaux pour se vouer cette fois pleinement à la peinture. Portraits, natures mortes, nus témoignent d’une ardeur qui l’habite jusqu’à la fin de sa vie.
Metz « Suzanne Valadon. Un monde à soi », Centre Pompidou-Metz, du 15 avril au 11 septembre. Photo : La chambre bleue Valadon Suzanne (1865-1938), Limoges, musée des Beaux-Arts, en dépôt au Centre Pompidou © Grand Palais / Jacqueline Hyde
Riches en rebondissements, la vie et l’œuvre de Suzanne Valadon auraient réclamé pour sa réhabilitation une approche chronologique et plus didactique dont l’exposition du Centre Pompidou-Metz fait malheureusement l’économie. Ouvrant sur des œuvres majeures de sa maturité, le parcours fait des allers-retours dans le temps ce qui contribue à brouiller les pistes. Certes, la force de ses nus, de ses dessins au trait sûrs parlent d’eux-mêmes. Mais certains rapprochements, avec Balthus par exemple, laissent songeur comme la qualité de certains bouquets de fleurs. Une sélection plus resserrée et un propos plus structuré aurait sans doute facilité l’accès à une œuvre moins évidente qu’il n’y paraît.
Suzanne Valadon, Été, dit aussi Adam et Ève, 1909 Huile sur toile, 162 x 131 cm, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jacqueline Hyde
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