En attendant la réouverture de la très belle exposition « Turner intime » du musée Jacquemart-André le 26 mai, plongez-vous dans cette expérience numérique et gratuite, lancée par Agnès Wolff, la directrice des expositions de Culturespaces, avec l’aide de Pierre Curie, le conservateur du musée, et une vingtaine de personnalités du monde culturel.
« Nous avons travaillé dans l’urgence et dans un contexte plus qu’inédit, rappelle Agnès Wolff, la directrice des expositions de Culturespaces, car l’exposition Turner intime s’est refermée de manière abrupte. Le résultat de ce travail numérique est novateur, vivant, riche, varié, profond, poétique et drôle grâce aux intervenants que nous avons sollicités ». Cette réalisation permet donc de retrouver l’exposition, les œuvres, leur accrochage et la mise en espace signée Hubert le Gall. Dans un film à 360 degrés, le visiteur peut se balader dans les différentes salles de l’exposition (rouverte du 26 mai au 11 janvier 2021), s’arrêter devant les œuvres (60 aquarelles et 10 peintures venues de la Tate de Londres) et écouter à son rythme et suivant son choix les commentaires savants de Pierre Curie, le conservateur du musée Jacquemart-André, ou plus subjectifs des personnalités (dont Guy Boyer, directeur de la rédaction de « Connaissance des Arts ») invitées à donner leurs points de vue.
Souchon, Autissier et Chiambaretta
En ligne depuis lundi, cette visite virtuelle semble passionner le public qui y passe beaucoup de temps. Vous pouvez entendre les impressions de compositeurs comme Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours, de comédiens comme Gilles Gaston-Dreyfus et Denis Lavant ou d’écrivains comme Yannick Haenel. Au rang des surprises venues de la mer, notons la présence de Titouan Lamazou, le navigateur et plasticien, qui commente Yacht approchant de la côte, et Isabelle Autissier, la navigatrice et écrivaine. Un dialogue très vivant entre Julie Rouart, la directrice de collection chez Flammarion, et l’architecte Philippe Chiambaretta permet d’apprécier la verticalité de la cathédrale de Durham et les liens entre Turner et Piranese. Devant la même œuvre, Jean de Loisy, toujours pertinent, compare le maître anglais aux artistes fascinés par le gothique comme Victor Hugo, Walter Scott et Caspar David Friedrich : « Turner choisit un angle de composition très révélateur, qui s’appuie sur la masse presque informe d’un tombeau. L’ombre très sombre au premier plan vient caresser ce tombeau et les cendres probablement glorieuses qu’il protège sont bien peu de chose dans cette construction puissante de Durham. Aquarelle et aquarelle mélangées, c’est-à-dire opacité et transparence, décrivent et dissolvent l’architecture en un même geste par les vertus de ces deux chimies associées ».
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