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Un été avec Sorolla : 5 œuvres qui vous emmènent à la plage

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Un été avec Sorolla : 5 œuvres qui vous emmènent à la plage Joaquin Sorolla, María sur la plage de Biarritz, ou Contrejour, Biarritz, 1906, huile sur toile, 63 x 92 cm, Madrid, Museo Sorolla ©Fotografias Museo Sorolla, Madrid / Joaquin Sorolla

Mis à l'honneur cet été à l'Hôtel de Caumont - Centre d'art d'Aix-en-Provence, Sorolla peignait autant que possible sur le motif. Prenant pour modèles les pêcheurs et leurs épouses, les femmes de son entourage ou les enfants, il restitue admirablement la richesse sensible des bords de mer. Retour sur 5 œuvres qui révèlent les plaisirs du bord de mer.

L’oeuvre de Joaquín Sorolla révèle une forte prédilection pour les scènes de bord de mer, sujets de ses peintures les plus connues et les plus appréciées. Activités laborieuses des pêcheurs ou moments de loisirs, promenades, baignades, jeux d’enfants, repos sous le parasol… autant de sujets abondamment représentés dans la peinture européenne des dernières décennies du XIXe siècle, suite au développement du tourisme thermal. Chez Sorolla, la sensation est souveraine, elle s’ancre dans les yeux, le corps et le cœur du spectateur ravi.

1. Sur le sable

Si les plages de Valence sont celles des pêcheurs et des jeux d’enfants débridés, les plages du Nord, Saint Sébastien ou Biarritz, où Sorolla se rend à partir de 1906, offrent le spectacle d’une vie estivale plus policée, cosmopolite et mondaine. Le peintre délaisse les baignades au profit d’occupations plus sages, lecture, couture, dessin, conversation sous le parasol ou promenade sur le rivage. Point de garçons nus, mais des dames et des fillettes toutes de blanc vêtues. Une circonstance providentielle pour un peintre amoureux de la lumière, laquelle éclate littéralement dans ces blancs que Sorolla nourrit de reflets colorés, ici dans une gamme froide.

Joaquin Sorolla, Sur le sable, plage de Zarautz, 1910, huile sur toile, 99 x 125 cm, Madrid, Museo Sorolla©Fotografias Museo Sorolla, Madrid

Joaquin Sorolla, Sur le sable, plage de Zarautz, 1910, huile sur toile, 99 x 125 cm, Madrid, Museo Sorolla©Fotografias Museo
Sorolla, Madrid

Sur le sable, plage de Zarautz est une toile étourdissante pour l’impression d’instantanéité qu’elle donne ; la vue plongeante permet de saisir simultanément les activités variées et les diverses positions des personnages, restituant un sentiment de désordre, qui est celui de la vie même. Une photographie non posée ne ferait pas mieux. Nous sommes très loin des scènes de plage impressionnistes et les leçons de Manet ou de Degas (pour le cadrage décentré qui coupe les figures) sont dépassées au profit d’une vision où des taches énergiques produisent des formes ouvertes, d’une brosse virulente qui balaie les visages. L’oeuvre garde toute la spontanéité des « notes de couleur » que l’artiste multiplie sur le motif, croquis en couleurs d’une merveilleuse fraîcheur, frétillants comme des poissons tout juste sortis de l’eau.


2. Jeux d’eau

Les enfants jouant sur la plage, à plat ventre sur le sable mouillé, courant ou nageant, inspirent à Sorolla quelques-unes de ses plus belles œuvres. Elles reflètent un certain idéal vitaliste, proclamé par des écrivains tels que José Ortega y Gasset, en réaction à la décadence fin de siècle. En 1910, le critique Rafael Doménech relève ainsi que ces tableaux produisent « une sensation d’énergie et de grandeur, de santé et d’équilibre, par les thèmes et par les moyens expressifs de son art ». Le tempérament optimiste du peintre, qui le porte vers les aspects positifs et heureux de la vie quotidienne, est peut-être corroboré par le souvenir de sa propre enfance sur les rivages méditerranéens, faisant de ces jeux un spectacle tout à fait familier et captivant.

Joaquin Sorolla, Nageurs, Xàbia, 1905, huile sur toile, 90 x 126 cm, Museo Sorolla ©Fotografias Museo Sorolla, Madrid

Joaquin Sorolla, Nageurs, Xàbia, 1905, huile sur toile, 90 x 126 cm, Museo Sorolla ©Fotografias Museo Sorolla, Madrid

À la joie de ces corps exultant, ivres de liberté et de sensations délicieuses, répond une joie de peindre non moins vive dans les effets de diffraction de la lumière, de dispersion des formes corporelles dans l’élément liquide, de scintillement des eaux écumantes… Le cadrage serré sur les figures, sorte de « zoom », contribue à saisir l’immédiateté de l’action et d’attitudes aussi changeantes que les éléments naturels au sein desquels elles adviennent. L’anecdote, qui ferait tout le sujet d’un peintre costumbrista, est sublimée par la magie des moyens picturaux qui confèrent à ces instantanés quelque chose d’intemporel.


3. Du vent dans les voiles

Les voiles des bateaux constituent pour Sorolla un thème plastique à part entière. Dans ses tableaux de pêche, il accorde une égale attention à tous les éléments, hommes, animaux, embarcation, mer, en interaction les uns avec les autres et tous palpitant dans la même lumière. Par sa taille et son volume, par sa fonction poétique qui est de rendre visible la force agissante de l’air et du vent, la voile acquiert un rôle prédominant dans l’économie de la toile, même si elle est souvent coupée par un bord. L’artiste explore aussi toutes ses potentialités plastiques à travers nombre d’études peintes ou dessinées.

Joaquin Sorolla, Étude de voile, 1894, huile sur toile, 52,5 x 72 cm, Museo Sorolla ©Fotografias Museo Sorolla, Madrid

Joaquin Sorolla, Étude de voile, 1894, huile sur toile, 52,5 x 72 cm, Museo Sorolla ©Fotografias Museo Sorolla, Madrid

La voile est d’abord un superbe volume qui crée impérieusement l’illusion d’espace. Elle se révèle un extraordinaire piège à lumière, dont elle réfracte la blancheur, ou qu’elle filtre, translucide, tout en jouant des ombres du mât et des cordages. Elle est enfin une forme en perpétuel changement, sous l’incessante poussée du vent qui la gonfle, la plisse ou la creuse. Chez Sorolla, le motif tend à s’autonomiser pour s’imposer, monument de lumière érigé dans la clarté du ciel, et image d’une vitalité non exempte d’analogies érotiques. Les nombreux dessins réalisés sur le motif montrent comment l’artiste s’attache, dès le premier croquis et d’un trait aussi sobre qu’expressif, à saisir au vol le mouvement d’ensemble d’une scène, l’effort des bœufs traînant la barque, le poids d’une voile que l’on replie…


4. L’ombre

Sorolla affectionnait la lumière du couchant, ses ombres démesurément étirées sur le sable, lui conférant une singulière animation. Ces ombres suggèrent avec force un point précis de la course du soleil et, à l’échelle humaine, un moment particulier de la journée de travail, le retour des barques traînées par les bœufs et l’arrivée des « pêcheuses » venues chercher le poisson. Dans L’Ombre de la voile, l’ombre devient le sujet principal du tableau.

Joaquin Sorolla, L’Ombre de la voile, Valence, 1908, huile sur toile, 47,5 x 70 cm, Madrid, Museo Sorolla, Museo Sorolla ©Fotografias Museo Sorolla, Madrid

Joaquin Sorolla, L’Ombre de la voile, Valence, 1908, huile sur toile, 47,5 x 70 cm, Madrid, Museo Sorolla, Museo Sorolla ©Fotografias Museo Sorolla, Madrid

Truffée de tons clairs, roses et mauves, passés sur un ton initialement plus noir, elle doit beaucoup à la palette des impressionnistes. La composition, surtout, est sidérante, avec cette ombre gigantesque qui barre en largeur toute l’étendue de la plage. Ombre d’un objet absent du champ de vision, mais occupant impérieusement tout le premier plan, à l’instar de certaines estampes japonaises mettant sur le devant un élément non signifiant qui sert de faire-valoir à l’action principale rejetée en arrière ou dans un coin. Amateur de ces estampes, Sorolla ne procède pas autrement : la « scène », un couple de pêcheurs transportant des paniers et réduits à quelques signes picturaux presque illisibles, est reléguée au loin, avec la ligne des barques posées sur le rivage, et presque à l’horizon d’une perspective tendue à l’extrême. Là encore, le pinceau suscite les plus vives sensations, ombre fraîche et lumière aveuglante, dilatation de l’espace se déroulant à l’infini, rumeur des vagues…


5. Les vagues

Les paysages maritimes peints par Sorolla durant l’été 1905 à Xàbia au sud de Valence, et destinés à sa grande exposition dans la galerie parisienne de Georges Petit l’année suivante, comptent parmi ses œuvres les plus radicales sur le plan de la couleur. Ce sont, le plus souvent, des vues partielles et plongeantes de la côte rocheuse, en plan très rapproché, qui relèguent l’horizon très haut, ou même, comme ici, l’excluent. Ce procédé induit chez le spectateur l’immersion totale du regard dans le motif dépeint et dans le travail de la peinture elle-même, les recherches formelles primant sur toute concession narrative. Par leur intensité, les effets visuels et les moyens mis en oeuvre deviennent le sujet de la peinture. On admire ici le jeu des complémentaires, bleu et orange, jaune et violet, et des contrastes simultanés qui font paraître chaque couleur plus intense et saturée.

Joaquin Sorolla, Reflets sur le cap, Xàbia, 1905, huile sur toile, 93 x 64 cm, collection particulière ©Photographie Fernando Maquieira, 2019

Joaquin Sorolla, Reflets sur le cap, Xàbia, 1905, huile sur toile, 93 x 64 cm, collection particulière ©Photographie Fernando Maquieira, 2019

Et l’on songe au commentaire du critique Camille Mauclair, comparant cet art à celui de Monet, évoquant ces « mers étales, vertes et dorées comme des scarabées », ces « rochers blancs ou rouges avec ce flambant incendie, le soleil valencien, à la limite de l’insupportable ». On voit bien, pourtant, en comparant son travail aux œuvres que les Fauves présentaient cette même année au Salon d’Automne, que Sorolla ne conçoit jamais l’art comme une abstraction et que la rumeur du réel lui est toujours vitale. Ses études de vagues, dans lesquelles le regard se concentre sur un petit fragment de réalité, constituent un « focus » sur les effets de l’eau et de la lumière mêlées en un même et continuel brassage. Elles résultent d’un exercice du regard et d’une acuité optique appris de Velázquez, dont on retrouve aussi la subtile palette argentée.


À VOIR

« Joaquín Sorolla. Lumières espagnoles »
Hôtel de Caumont-Centre d’art, Aix-en-Provence
du 10 juillet au 1er novembre 2020

 

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