Tchang Kaï-Chek et la chute du parti nationaliste en Chine

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À partir de 1925, Tchank Kaï-Chek, héritier nationaliste de Sun Yat-sen, élabore une stratégie pour écarter de son chemin ses encombrants rivaux communistes. Mais l’entrée en guerre contre le Japon va rebattre les cartes d’une victoire annoncée.

Jean-Joël Brégeon, historien

Publié le 25/04/2023 à 08h01, mis à jour le 02/05/2023 à 15h21 • Lecture 5 min.

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Tchang Kaï-chek pose en 1940 avec son épouse Meiling. Celle-ci a joué un rôle essentiel dans l'élaboration de l'image de marque de son époux, notamment auprès des États-Unis • BRIDGEMAN IMAGES

Tchang Kaï-chek naît en 1887 d’un père boutiquier, qui vend du sel et de l’alcool de riz, et d’une mère qu’il parera après sa mort de toutes les vertus. La famille vient de cette Chine profonde, paysanne, qui semble figée dans le temps. Il grandit alors que l’empire des Qing se délite, sa souveraineté grignotée par les puissances concessionnaires, comme à Shanghai.

À 18 ans, à peine sorti des études, Tchang Kaï-chek s’enthousiasme pour Sun Yat-sen, le fondateur du Guomindang (GMD), qui veut refonder la Chine sur des bases modernistes. Il admire le Japon, qui vient de vaincre la Russie en Extrême-Orient, en 1905. Comme beaucoup d’autres, il se rend à Tokyo, apprend le japonais et reçoit une formation militaire dans l’académie réservée aux aspirants chinois. Fasciné par le bushido (le code des samouraïs), il est aussi révulsé par l’arrogance et le mépris de ses instructeurs pour le peuple chinois.

Lorsque Puyi, le dernier empereur, est déposé et la république proclamée en janvier 1912, Sun Yat-sen en devient le président provisoire. L’avenir de Tchang Kaï-chek est alors incertain. La Chine fourmille de sociétés secrètes, qui s’illustrent dans les révoltes paysannes, les accès xénophobes – la révolte des Boxers, en 1900 –, les trafics en tous genres. Il leur arrive de rejoindre le GMD, tout cela entremêlé. Tchang Kaï-chek ne s’y perd pas, il use des sociétés les plus criminelles, Bande verte, Bande rouge, auxquelles il peut commander des exécutions ciblées, quitte à les réprimer ensuite. Du pur Machiavel.