cultură şi spiritualitate
À quoi ressemblait la musique de l’Antiquité ? Quelle place tenait-elle dans la vie des sociétés égyptiennes, mésopotamiennes, grecques ou encore romaines ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles se propose de répondre l’exposition « Musiques ! Échos de l’Antiquité(link is external) » qui se tient au Louvre-Lens(link is external) jusqu’au 15 janvier 20181. Une première mondiale, car jamais exposition aussi complète sur la musique de l’Antiquité n’avait encore été organisée, en France ou à l’étranger. Quand on envisage la liste des musées prêteurs – pas moins de 22, au nombre desquels le Louvre, le Metropolitan Museum of Art, le British Museum –, on comprend toute la difficulté de l’entreprise ! « Les objets rassemblés pour l’exposition sont peu connus des amateurs de musique, en réalité. Ils ne sont pas présents dans les musées d’instruments de musique, car le choix a été fait au XIXe siècle de les placer dans les musées archéologiques, au milieu de tous les autres vestiges, précise l’égyptologue Sibylle Emerit2, l’une des huit commissaires de l’exposition. Et pourtant, c’est une sacrée émotion de se retrouver face à une harpe égyptienne quasi intacte ! »
Le climat exceptionnellement sec de l’Égypte a permis d’y retrouver près de 600 vestiges d’instruments antiques, des harpes aux flûtes en passant par les sistres (hochets à grelots) ou les lyres – un véritable butin si l’on considère la relative rareté des instruments issus des autres civilisations de l’Antiquité. Pourtant, si les plus vieilles percussions sont bien égyptiennes – des claquoirs (sortes de castagnettes) datant de l’époque thinite, 3 000 ans avant notre ère –, les plus anciens instruments à cordes sont, eux, mésopotamiens. Ce sont les fameuses lyres d’Ur, mises au jour dans les années 1920 par le Britannique Leonard Woolley sur le sol de l’actuel Irak. « Ces lyres qui datent de 2500 avant notre ère ont été trouvées dans les tombes de la famille royale d’Ur, raconte Nele Ziegler, historienne spécialiste de la Mésopotamie et co-commissaire de l’exposition3. C’est une chance que ces instruments décorés de pierres précieuses et d’or existent, car en réalité le bois qui les constituait s’est totalement décomposé. C’est grâce à l’ingéniosité de Woolley, qui a eu l’idée de couler du plâtre dans l’espace laissé par celui-ci, qu’on peut aujourd’hui les admirer. »
Si la Mésopotamie est relativement pauvre en vestiges archéologiques d’instruments de musique, du fait d’un climat défavorable, elle regorge en revanche d’archives inscrites sur des tablettes d’argile qui documentent parfois jusque dans les moindres détails la place des musiciens dans les cités-États de la région. Les plus remarquables ont été trouvées lors des fouilles du palais de Mari, dans l’actuelle Syrie. « Ces 20 000 textes en écriture cunéiforme représentent 20 années de la vie du palais, avant qu’il ne soit détruit par le roi Hammourabi de Babylone en 1759 avant notre ère, relate Nele Ziegler. Parmi ces textes, la correspondance que les musiciens entretenaient avec le roi montre qu’ils étaient très présents dans la vie de la cité : ils intervenaient dans le culte, lors des festivités données lorsque le roi revenait de la guerre… La plupart des musiciens du palais étaient des fonctionnaires, qui s’occupaient également d’enseigner la musique aux jeunes femmes du palais. »
C’est aussi sur des tablettes d’argile qu’a été inscrit le plus vieux chant connu à ce jour : l’hymne d’Ugarit, trouvé dans l’actuelle Syrie et daté de 1400 avant notre ère. Ce chant est un hymne à la déesse Nikkal réputée favoriser les grossesses. Le texte est accompagné d’indications musicales spécifiant les intervalles à jouer, mais aussi le mode utilisé… « Avec la Grèce antique, la Mésopotamie est le seul endroit où l’on a retrouvé des notations musicales, souligne Nele Ziegler. On a identifié des partitions, sortes de tablatures, à partir de 1800 avant notre ère, mais aussi des textes précisant le nom de chaque corde et la façon d’accorder les instruments. » De là à imaginer jouer aujourd’hui les airs de l’antique Mésopotamie… « On est en réduit à des interprétations, confie Nele Ziegler. Car si l’on connaît le nom des notes et les intervalles entre celles-ci, on ne sait pas à quelle hauteur chaque note correspond. Est-ce un mi ? Un la ? »
Parmi les partitions de l’Antiquité qui sont parvenues entières jusqu’à nous, deux hymnes de Delphes trouvés en 1893 sur le mur du Trésor des Athéniens retiennent l’attention. « Ces hymnes à Apollon écrits en 128 avant notre ère étaient destinés à accompagner une “pythaïde“, un pèlerinage que les Athéniens faisaient à Delphes lors d’occasions particulières. Ils étaient interprétés par une cinquantaine de musiciens (dont une quarantaine de choristes), lors de la procession qui menait à l’autel d’Apollon où était effectué le sacrifice », raconte Sylvain Perrot, spécialiste de la Grèce antique4 et co-commissaire de l’exposition. Les partitions grecques se révèlent d’une grande complexité, puisqu’elles combinent trois notations différentes dérivées de l’alphabet grec : la première pour la musique vocale, la deuxième pour la musique instrumentale, la troisième pour indiquer le rythme. « Cette notation est trop compliquée pour être déchiffrée à vue, et n’était pas conçue pour être un support de l’interprétation, précise Sylvain Perrot. L’hypothèse la plus vraisemblable est que les Grecs l’ont inventée pour fixer les mélodies pour la postérité. »
À défaut de partitions, l’Égypte jouit, elle, d’une iconographie extrêmement riche qui montre les instrumentistes en situation de jeu dès l’Ancien Empire, soit 2700 ans avant notre ère. « On retrouve par exemple sur les parois des tombes le thème récurrent du concert pour le défunt, raconte Sibylle Emerit. On y voit figurés de petits groupes de musiciens composés d’un harpiste, d’un flûtiste et/ou d’un clarinettiste et d’un chanteur. »Au fil du temps, de nouveaux instruments apparaissent dans les ensembles musicaux : la lyre venue d’Orient à partir du Moyen Empire (2000 avant notre ère), le luth et le double hautbois à partir du Nouvel Empire (1500 avant notre ère), sans oublier la fameuse trompette retrouvée dans la tombe de Toutânkhamon. Mais la harpe reste l’instrument de prédilection de l’Égypte pharaonique et est omniprésente durant les trois millénaires de son histoire. « Elle est partout dans l’iconographie des tombeaux, des temples, et on a la chance d’en avoir près de 70 exemplaires conservés dans les musées archéologiques. Certains de ces instruments sont des harpes angulaires (appelées aussi trigones) comme la magnifique harpe recouverte de cuir vert présentée dans l’exposition et datée de 1500 avant notre ère, mais on possède également quelques harpes arquées attestées sur un temps très court au début du Nouvel Empire », détaille Sibylle Emerit.
En Égypte, en Orient, mais aussi en Grèce et dans la Rome antique, les musiciens sont omniprésents dans la vie collective. Ils accompagnent le rite et permettent d’attirer l’attention des dieux, ils sont présents lors des grands événements liés au pouvoir, mais aussi sur les champs de bataille où ils donnent le signal de l’assaut, ou lors des grandes parades triomphales. Leur statut diverge pourtant fortement entre l’Égypte et la Mésopotamie, où ils sont considérés comme de simples artisans et où seul le service qu’ils rendent importe, et la Grèce et la Rome antiques, où certains sont véritablement adulés pour leur talent. « Il y a une compétition permanente entre les cités grecques, où sont notamment organisés des concours musicaux d’aulos et de cithare qui confèrent aux citoyens qui les remportent une grande notoriété »,raconte Sylvain Perrot.
« À Rome, où l’usage des concours se poursuit, certains musiciens gagnent beaucoup d’argent, sont considérés comme des stars et suscitent une véritable adulation, complète Alexandre Vincent, spécialiste d’histoire romaine5 et l’un des huit commissaires de l’exposition. Les musiciens les plus sérieux qui ne veulent pas céder à la tentation de la chair, réputée gâcher la voix, vont jusqu’à pratiquer l’infibulation : une épingle est introduite dans le sexe, qui les conduit à l’abstinence forcée. » L’épreuve reine du concours, réputée la plus difficile, est l’épreuve de la cithare accompagnée de chant. « L’empereur Néron en personne, qui se piquait d’être musicien professionnel, a cherché à s’y distinguer, indique l’historien. Il a fait une tournée triomphale sur le sol grec en 66-67 de notre ère, où – sans surprise – il a remporté tous les prix ! »
Parmi les autres instruments romains qui sont parvenus jusqu’à nous, figurent des tibiae– ces instruments omniprésents dans la musique romaine accompagnaient notamment les sacrifices effectués pour communiquer avec les dieux6 – mais aussi plusieurs cornua impressionnants par leur taille. Ces trompes recourbées de près de quatre mètres de long, utilisées notamment dans l’amphithéâtre pendant les processions (pompae) et les combats de gladiateurs, font pour la première fois entendre leur puissante sonorité dans l’exposition grâce à une collaboration avec l’Ircam7. « Hormis quelques percussions en métal, la plupart des instruments anciens sont trop fragiles ou abîmés pour pouvoir les faire “sonner“, regrette Sibylle Emerit. À moins d’en faire des copies, ce qui a par exemple été fait pour une harpe égyptienne, il est donc impossible de savoir quel son en sortait. » Grâce au logiciel de synthèse sonore Modalys développé par l’Ircam, la longueur du tuyau mais aussi son diamètre ou la taille de l’embouchure du cornu exposé au Louvre-Lens (et trouvé lors des fouilles de Pompéi) permettent de donner une bonne idée du son qu’il produisait… Et de réaliser un vieux fantasme d’archéologue. Tintez sistres et sonnez trompes de l’Antiquité !
Numar de steaguri: 273
Record vizitatori: 8,782 (3.04.2011)
16,676 (3.04.2011)
Steaguri lipsa: 33
1 stat are peste 700,000 clickuri (Romania)
1 stat are peste 100.000 clickuri (USA)
1 stat are peste 50,000 clickuri (Moldova)
2 state au peste 20,000 clickuri (Italia, Germania)
4 state are peste 10.000 clickuri (Franta, Ungaria, Spania,, Marea Britanie,)
6 state au peste 5.000 clickuri (Olanda, Belgia, Canada, )
10 state au peste 1,000 clickuri (Polonia, Rusia, Australia, Irlanda, Israel, Grecia, Elvetia , Brazilia, Suedia, Austria)
50 state au peste 100 clickuri
20 state au un click
1.EDITURA HOFFMAN
https://www.editurahoffman.ro/
2. EDITURA ISTROS
https://www.muzeulbrailei.ro/editura-istros/
3.EDITURA UNIVERSITATII CUZA - IASI
https://www.editura.uaic.ro/produse/editura/ultimele-aparitii/1
4.ANTICARIAT UNU
https://www.anticariat-unu.ro/wishlist
5. PRINTRE CARTI
6. ANTICARIAT ALBERT
7. ANTICARIAT ODIN
8. TARGUL CARTII
9. ANTICARIAT PLUS
10. LIBRĂRIILE:NET
https://www.librariileonline.ro/carti/literatura--i1678?filtru=2-452
https://www.librarie.net/cautare-rezultate.php?&page=2&t=opere+fundamentale&sort=top
14. ANTICARIAT NOU
https://anticariatnou.wordpress.com/
15.OKAZII
https://www.okazii.ro/cart?step=0&tr_buyerid=6092150
16. ANTIKVARIUM.RO
17.ANTIKVARIUS.RO
18. ANTICARIAT URSU
https://anticariat-ursu.ro/index.php?route=common/home
19.EDITURA TEORA - UNIVERSITAS
20. EDITURA SPANDUGINO
21. FILATELIE
22 MAX
http://romanianstampnews.blogspot.com
23.LIBREX
https://www.librex.ro/search/editura+polirom/?q=editura+polirom
24. LIBMAG
https://www.libmag.ro/carti-la-preturi-sub-10-lei/filtre/edituri/polirom/
https://www.libris.ro/account/myWishlist
http://magiamuntelui.blogspot.com
27. RAZVAN CODRESCU
http://razvan-codrescu.blogspot.ro/
28.RADIO ARHIVE
https://www.facebook.com/RadioArhive/
29.IDEEA EUROPEANĂ
https://www.ideeaeuropeana.ro/colectie/opere-fundamentale/
30. SA NU UITAM
31. CERTITUDINEA
32. F.N.S.A
https://www.fnsa.ro/products/4546-dimitrie_cantemir_despre_numele_moldaviei.html
Această retea este pusă la dispoziţie sub Licenţa Atribuire-Necomercial-FărăModificări 3.0 România Creativ
1. Radu Sorescu - Petre Tutea. Viata si opera
2. Zaharia Stancu - Jocul cu moartea
3. Mihail Sebastian - Orasul cu salcimi
4. Ioan Slavici - Inchisorile mele
5. Gib Mihaescu - Donna Alba
6. Liviu Rebreanu - Ion
7. Cella Serghi - Pinza de paianjen
8. Zaharia Stancu - Descult
9. Henriette Yvonne Stahl - Intre zi si noapte
10.Mihail Sebastian - De doua mii de ani
11. George Calinescu Cartea nuntii
12. Cella Serghi Pe firul de paianjen…
Creat de altmariusclassic Dec 23, 2020 at 11:45am. Actualizat ultima dată de altmariusclassic Ian 24, 2021.
© 2024 Created by altmarius. Oferit de
Embleme | Raportare eroare | Termeni de utilizare a serviciilor
Pentru a putea adăuga comentarii trebuie să fii membru al altmarius !
Alătură-te reţelei altmarius