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Récit d’une vie : Frank Lloyd Wright, l’archi-révolutionnaire

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Récit d’une vie : Frank Lloyd Wright, l’archi-révolutionnaire Frank Lloyd Wright, Maison sur la cascade, 1934, Pennsylvanie. Photo ©Wikimedia Commons/Carol M. Highsmith

Génial concepteur de la Maison sur la cascade, Frank Lloyd Wright est l’un des architectes les plus marquants du XXe siècle. Retour sur l'œuvre et la vie tumultueuse du défenseur de l'architecture organique, à qui l'on doit le fantastique Guggenheim Museum de New York.

« Très tôt dans la vie j’ai dû choisir entre une arrogance sincère et une humilité feinte. J’ai préféré l’arrogance et ne l’ai jamais regretté »
– Frank Lloyd Wright

Dandy aux éternels chapeau et cape, l’architecte américain Frank Lloyd Wright a transgressé toutes les règles, dans son art comme dans sa vie privée. Sa personnalité a inspiré un film de King Vidor en 1950, Le Rebelle, dans lequel Gary Cooper incarne un architecte de talent, idéaliste et insoumis. Petit-fils du prédicateur Richard Lloyd-Jones, pionnier gallois venu en Amérique, Frank Lloyd Wright est issu d’une famille d’unitariens convaincus, surnommés les « Jones Dieu tout-puissant » en raison de leur extrême piété et de la haute opinion qu’ils avaient d’eux-mêmes. Leur devise : « la vérité contre le monde ». Avant même sa naissance, sa mère avait voulu qu’il soit architecte. Enceinte, elle accroche sur les murs de la chambre du futur bébé des gravures sur bois de vieilles cathédrales anglaises.

Du Wisconsin aux Prairie Houses

Né le 8 juin 1867 à Richland Center, dans le Wisconsin, Frank est élevé « avec du pain Graham, du porridge et de la religion » avant d’être envoyé à l’âge de 11 ans dans la ferme de son oncle pour « apprendre à ajouter la fatigue à la fatigue ». Le gamin aux boucles blondes est l’adoration de sa mère, au détriment du père William Russel Wright, maître de musique qui quitte la famille à la veille des 16 ans de son fils. L’adolescent n’a pas assez d’argent pour fréquenter une école d’architecture, il suit donc des cours de génie civil à l’université de Madison. Mais ill s’ennuie ferme, prend le train pour Chicago avec sept dollars en poche, et se fait engager chez l’architecte américain le plus connu à l’époque, Louis Sullivan. Dès lors, « l’apprenti aux yeux ouverts, radical et prêt à critiquer » devient « un bon crayon dans la main de son maître ».
Très vite, Frank Lloyd Wright tombe amoureux de Kathryn Tobin, une jeune fille issue d’une famille fortunée de Chicago, qui lui donnera six enfants. Ils s’installent à Oak Park, la première maison qu’il construit dans la banlieue de Chicago. « L’architecture était ma profession, la maternité devint la sienne », raconte l’architecte, qui s’endette pour satisfaire son goût des « luxes nécessaires ». « Pourvu que nous eussions le superflu, le nécessaire pouvait bien se passer de nos soins », écrit-il dans son Autobiographie. Mais Sullivan apprend qu’il dessine des plans pour des clients extérieurs à l’agence et le renvoie. En 1893, Wright se met à son compte. Suivra la série des Prairie Houses à partir de 1901, des maisons basses à l’espace intérieur fluide, qui rompent définitivement avec les maisons victoriennes.

La Robie House de Frank Lloyd Wright à Chicago. Photo ©Wikimedia Commons/Lykantrop

La Robie House de Frank Lloyd Wright à Chicago. Photo ©Wikimedia Commons/Lykantrop

Taliesin : un manifeste, une tragédie

Mais en 1909, à presque 40 ans, l’homme reste insatisfait. « Toutes choses, personnelles ou non, m’accablaient pesamment, surtout les questions du ménage. » Wright ferme son agence, abandonne femme et enfants pour partir en Europe avec Mamah Borthwick Cheney, écrivain féministe qui lui avait commandé une maison. Durant son voyage à Berlin et en Italie, il devient la cible de la presse à scandale. La terre de sa famille, le Wisconsin, deviendra pour lui un refuge.
En 1911 débutent les travaux de Taliesin, sa maison au nom gallois qui signifie « front resplendissant », résumé de ses convictions et de son savoir-faire. Mais en 1914, alors qu’il travaille à la construction des Midways Gardens à Chicago, survient une terrible tragédie : un domestique, Julian Carlston, met le feu à Taliesin et massacre Mamah Borthwick et ses deux enfants à coups de hache. Fou de douleur, il refuse que l’on touche au corps, remplit le cercueil de fleurs et comble lui-même la tombe de la femme qu’il aime. « Nul monument ne marque encore l’endroit où elle est enterrée. Pourquoi marquer l’endroit où a commencé et fini la désolation ? »
Wright parviendra pourtant à conjurer son angoisse dans l’action. « Résolument, pierre par pierre, planche à planche, Taliesin II commença à sortir des cendres de Taliesin I. Point de retours en arrière, ni de repos pour pleurer. Dans l’année 1915, Taliesin II s’élevait à la place du premier Taliesin, debout et en armes ».

Taliesin West, la résidence d'hiver de Frank Lloyd Wright, située près de Scottsdale, Arizona. Photo ©Wikimedia Commons/Greg O'Beirne

Taliesin West, la résidence d’hiver de Frank Lloyd Wright, située près de Scottsdale, Arizona.
Photo ©Wikimedia Commons/Greg O’Beirne

Les leçons de l’art asiatique

L’empereur du Japon lui confie son premier projet d’envergure internationale. En 1915, il s’empresse de partir à Tokyo, où il restera six ans pour s’occuper de la conception et de la construction de l’Imperial Hotel. « L’évangile de l’élimination de l’insignifiant, prêché par l’estampe, s’imposa à moi en architecture », raconte ce passionné d’art asiatique. La structure flexible de l’hôtel, augmenté d’un bassin ornemental, survivra au séisme qui rasera Tokyo en 1923 et au gigantesque incendie qui s’ensuivra : « Hôtel debout sans dégâts comme monument de votre génie, Félicitations », lui câblera son commanditaire, Okura Impeho. L’hôtel, inspiré de l’architecture maya, sera finalement démoli en 1968.

L'Hôtel impérial par Frank Lloyd Wright. Photo ©Wikimedia Commons/Architectstudio3d

L’Hôtel impérial par Frank Lloyd Wright. Photo ©Wikimedia Commons/Architectstudio3d

Wright le débauché

Entre-temps est apparue Miriam Noel, une artiste cultivée, fortunée et théâtrale, qui se révélera violente et morphinomane. Il vivra avec elle huit années agitées, avant de l’épouser en 1923 dans l’espoir de « la calmer ». Mais déjà une jeune femme de 26 ans est entrée dans la vie de l’architecte : Olgivanna Lazovich Hinzenburg, fille d’un dignitaire monténégrin et disciple de Gurdjeef, un mystique charismatique russe. Elle s’installe à Taliesin et attend bientôt un enfant de Wright. Nouveau scandale. Miriam les poursuivra pendant quatre ans, menaçant de tuer les amants.
Frappée par la foudre en 1925, Taliesin est à nouveau la proie des flammes. « Quelques jours plus tard, déblayant la ruine encore fumante en vue d’une reconstruction, je ramassais parmi les décombres de somptueuses poteries Ming qui avaient pris la couleur du bronze sous l’intensité du feu. À titre de sacrifices offerts aux dieux, quels qu’ils soient, je rangeai ces fragments pour les incorporer à la maçonnerie de Taliesin III. Et je me mis à l’œuvre pour construire mieux que précédemment, parce que j’avais tiré un enseignement de la construction des deux autres ». Dans les années 1920, l’activité dans le bâtiment est florissante, mais personne n’est disposé à faire travailler un « débauché » tel que Wright. L’occasion de construire un complexe hôtelier dans le désert d’Arizona est balayée par le krach boursier de 1929.

Face au modernisme : La maison sur la cascade

À la veille de ses 60 ans,Wright semble dépassé et les projecteurs se tournent vers les architectes du Style international : Gropius, Le Corbusier, Van der Rohe. Le défenseur de l’« architecture organique » affiche un souverain mépris pour le modernisme, mais continue à souffrir de n’être pas reconnu. Olgivanna lui suggère d’écrire et de donner des conférences pour populariser ses idées, et aussi d’ouvrir une école à Taliesin, bâtie sur le modèle de celle de Gurdjeef. En 1932, il publie son autobiographie, où il s’emploie à forger sa propre légende. Et prend sa revanche.
Le père d’un de ses premiers élèves, Edgar J. Kaufmann, propriétaire d’un grand magasin à Pittsburgh, lui demande de construire une maison de vacances en Pennsylvanie. Placée au-dessus d’une cascade, construite sur un rocher, Fallingwater (1934-1937) deviendra l’une des maisons modernes les plus célèbres. En 1936, c’est Herbert Johnson, président de la Johnson & Son Company à Racine, Wisconsin, qui lui commande un projet à grande échelle, un bâtiment administratif. Il y répond par un « temple dédié au travail », où des colonnes jaillissent du sol pour s’ouvrir en corolle sous un plafond de verre.

Le Guggenheim Museum de New York : l’ultime chef-d’œuvre

À la fin de la guerre, la prospérité suscite une explosion de la demande dans le bâtiment. Frank Lloyd Wright a presque 80 ans, mais il entre dans la phase la plus productive de son existence. Au cours des quinze ans qui suivront, l’architecte et ses disciples dessineront les plans de plus de trois cent cinquante édifices, parmi lesquels le Guggenheim Museum de New York en 1943. Wright doit se battre pendant treize ans avant que prenne forme ce bâtiment-sculpture en forme de spirale. Même après le début des travaux, la critique fait rage contre celui que l’on appelle « Frank Lloyd Wrong ».
Six mois avant sa mort, une photo montre le maître sur le toit du Guggenheim. « Il est au sommet du monde, il a presque 92 ans », résume Meryle Secrest, sa biographe. Le 9 avril 1959, le petit-fils de pionnier gallois s’éteint à Taliesin. Le jour de son enterrement, un prêtre unitarien lut un de ses textes favoris d’Emerson : « Celui qui veut être un homme doit être un non-conformiste. Rien n’est plus sacré en dernier ressort que l’intégrité de son propre esprit ».

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