Bâtie sur l’emplacement d’une ancienne cathédrale romane, dédiée à saint Maurice, la cathédrale Saint-Gatien de Tours (vocable reçu au XIVe siècle) mérite une présentation de ses verrières, qui comptent parmi les plus belles de France.
Le choeur de la cathédrale
Le chœur aurait été construit à partir de 1220, après l’incendie de 1168 qui détruisit l’édifice roman. Son plan régulier et l’harmonie de son élévation à trois niveaux, en font un remarquable exemple du gothique rayonnant évoquant le chœur des cathédrales d’Amiens et de Troyes. L’architecte, s’inspirant de la Jérusalem céleste décrite dans l’Apocalypse de saint Jean, a réussi à illuminer les trois niveaux par un éclairage continu, grâce au triforium ajouré : solution architecturale novatrice.
Le choeur (cliquer pour voir la photo en haute résolution)Les verrières
Posées de 1255 à 1267, les verrières hautes du chœur présentent à la fois des influences des ateliers parisiens et de l’Ouest de la France. On y voit le même nombre de verrières (quinze), les mêmes médaillons, les même bleus et rouges profonds que celles de la Sainte-Chapelle de Paris. 80% environ des verres sont datables du XIIIe siècle.
Le programme iconographique, comparable à celui des autres grandes cathédrales, aurait été influencé par les écrits des théologiens Pierre de Lamballe et Jacques de Guérande, enseignants à l’université de Paris avant d’être nommés respectivement évêque et doyen à Tours.
Il s’articule autour de la généalogie du Christ, de la Passion, sa Résurrection et l’évocation de la vie des saints. Les sources iconographiques sont diverses : l’Ancien et le Nouveau Testament, les actes des Apôtres, mais aussi la « Légende dorée » écrite par Jacques de Voragine au XIIIe siècle.
Une particularité : les verrières en litre des archevêques de Tours et des chanoines de Loches sont traitées en pied, alternées avec des bandes de grisaille. Leur emploi à Tours annonce le vaste développement des grisailles dans le courant du XIVe siècle et la multiplication des verrières claires ; tandis que la lisibilité des hauts personnages contraste avec l’abondance des médaillons dans les autres verrières pleine couleur.
Le chœur de la cathédrale de Tours constitue un jalon majeur au sein des grands chantiers cathédraux du XIIIe siècle. Son exceptionnel ensemble de vitraux situé dans les baies hautes du chœur est digne de ceux des cathédrales de Chartres, Bourges, Strasbourg ou Le Mans.
L’Arbre de Jessé (cliquer pour voir la photo en haute résolution)La Genèse (cliquer pour voir la photo en haute résolution)
Merci à Yves Raymond pour le texte
et à l’association « Cathédrale » pour les clichés.
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