cultură şi spiritualitate
Les Très Riches Heures du duc de Berry |
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![]() L'Homme anatomique, ou Homme zodiacal, enluminure réalisée par les Frères de Limbourg et portant les armes du duc Jean de Berry, f.14v. |
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Artiste | Frères de Limbourg Barthélemy d'Eyck ? Jean Colombe |
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Date | 1411-1416 années 1440 1485-1486 |
Technique | Manuscrit relié - peinture survélin |
Dimensions (H × L) | 29 × 21 cm |
Localisation | Musée Condé, Bibliothèque,Chantilly (France) |
Propriétaire | Institut de France |
Numéro d'inventaire | Ms. 65 |
Les Très Riches Heures du duc de Berry est un livre d'heurescommandé par le duc Jean Ier de Berry et actuellement conservé aumusée Condé à Chantilly (France) sous la cote Ms. 65.
Il est commandé par le duc aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourgvers 1410-1411. Inachevé à la mort des trois peintres et de leur commanditaire en 1416, le manuscrit est probablement complété, dans certaines miniatures du calendrier, par un peintre anonyme dans les années 1440. Certains historiens de l'art y voient la main de Barthélemy d'Eyck. En 1485-1486, il est achevé dans son état actuel par le peintreJean Colombe pour le compte du duc de Savoie. Acquis par le duc d'Aumale en 1856, il est toujours conservé dans son château de Chantilly, dont il ne peut sortir, en raison des conditions du legs du duc.
Sur un total de 206 feuillets, le manuscrit contient 66 grandes miniatureset 65 petites. La conception du livre, longue et complexe, a fait l'objet de multiples modifications et revirements. Pour ses décors, miniatures mais aussi calligraphie, lettrines et décorations de marges, il a été fait appel à de nombreux artistes, mais la détermination de leur nombre précis et de leur identité reste à l'état d'hypothèse. Réalisées en grande partie par des artistes venus des Pays-Bas, à l'aide des pigments les plus rares, les peintures sont fortement influencées par l'art italien et antique. Après un oubli de trois siècles, les Très Riches Heures ont acquis rapidement une grande renommée au cours des xixe et xxe siècles, malgré leur très rare exposition au public. Les miniatures ont contribué à façonner une image idéale du Moyen Âge dans l'imaginaire collectif. C'est particulièrement le cas des images du calendrier, les plus connues, représentant à la fois des scènes paysannes, aristocratiques et des éléments d'architectures médiévales remarquables. Il s'agit de l'un des plus célèbres manuscritsenluminés.
Lorsque Jean, premier duc apanagé du Berry, troisième fils de Jean II Le Bon, commande aux frères de Limbourg, Paul (ou Pol), Jean (ou Jannequin, Jehannequin ou Hennequin) et Herman (ou Herment) un nouveau livre d'heures, les liens entre les artistes et leur commanditaire sont déjà étroits. Il leur a déjà commandé vers 1405 la réalisation de sesBelles Heures qu'ils achèvent vers 1408-1409ms 1. Outre les deux livres déjà cités, le duc de Berry, grand bibliophile et amateur d'art dans tous les domaines, est par ailleurs déjà le propriétaire de quatre autres livres d'heures commandés à d'autres artistes : les Petites Heures de Jean de Berry (réalisées entre 1375-1380 puis 1385-1390)ms 2, son premier livre d'heures pour lequel il demande à Paul d'ajouter une miniature en 1412, les Très Belles Heures ou Heures de Bruxellesms 3, des Grandes Heuresms 4 et enfin des Très Belles Heures de Notre-Dame, aujourd'hui démembrées, dans lesquelles les frères de Limbourg ont ajouté au moins trois miniaturesms 5,c 1.
Les conditions de travail réservées aux frères de Limbourg par le duc sont exceptionnelles : ils bénéficient d'un contrat exclusif pour le duc et ils sont sans doute d'abord logés dans son château de Bicêtre, au sud de Paris, puis dans une maison luxueuse que leur a offerte le duc à Bourges. Ils se retrouvent ainsi exclus de la concurrence des autres ateliers et peuvent pleinement laisser libre cours à leur talent de peintre1.
Pour Raymond Cazelles, conservateur du musée Condé, les frères de Limbourg travaillent peut-être sur les Très Riches Heures à partir de 1410c 2. Pour Patricia Stirnemann, chercheur à l'Institut de recherche et d'histoire des textes, un petit détail du texte indique que le début de la rédaction du manuscrit ne commence qu'en 1411. Au folio 73, la litanie des confesseurs mentionne un saint Albert qui désigne, selon elle, Albert de Trapani. Celui-ci n'a été officiellement canonisé qu'en 1476, mais l'ordre du Carmel instaure en 1411, à l'occasion d'un chapitre général, une « fête par dévotion » afin de vénérer le religieux sicilien. Le manuscrit serait ainsi le premier témoignage de cette dévotion2.
En 1411, un premier texte atteste d'ailleurs que les frères de Limbourg sont au service du duc ; ils le restent de manière assurée jusqu'en 1415. Un plan est tout de suite élaboré et des enluminures réalisées, principalement celles dont les thèmes sont tirés des Évangiles. Peut-être vers 1413, le premier plan est bouleversé. Les frères réalisent alors les miniatures du « cycle de la Passion », ainsi que quatre miniatures du calendrier et une série de huit miniatures exceptionnelles par leur taille et leur sujet, parmi lesquelles L'Homme anatomique et le Plan de Rome. Il est difficile de savoir si les trois frères réalisent ensemble toutes les enluminures ou s'ils se répartissent le travail. Pour autant, l'historien de l'art américain Millard Meiss a tenté de répartir les miniatures entre les trois frères, en se fondant sur les autres manuscrits qui leur sont attribués : parmi les grandes enluminures, selon lui, dix-neuf seraient de la main de Paul, 16 de Jean et 9 d'Herman. Cependant, ces hypothèses ont été fortement critiquées, notamment par François Avril, conservateur à laBibliothèque nationale de France. Raymond Cazelles préfère distinguer les trois frères de manière anonyme en les désignant sous les noms de « Limbourg A » (peut-être Paul), « Limbourg B » (peut-être Herman) et « Limbourg C » (peut-être Jean)c 3. Ils disparaissent tous les trois en 1416, peut-être à la suite d'une épidémie de peste, sans que le manuscrit soit achevé, et notamment les représentations des moisc 4. Une partie du manuscrit garde encore des traces de ce brusque arrêt : le folio 26 verso conserve le dessin d'un iris dans un pot et d'un oiseau qui n'ont pas été coloriésc 2.
Le 15 juin de cette même année 1416, leur commanditaire disparaît. Son inventaire après décès mentionne le manuscrit en plusieurs cahiers rangés dans une boîte : « Item, en une layette plusieurs cayers d'unes tres riches Heures que faisoient Pol et ses freres, tres richement historiez et enluminez ; prisez Vc [500] l[ivres] t[ournois] »3. Si l'estimation n'est pas très importante en comparaison des 4 000 livres des Grandes Heuresms 4, cela reste une forte somme pour un manuscrit inachevé et non relié. Selon Millard Meiss, le manuscrit reste en possession des rois de France après 1416. La liquidation des biens du duc semble avoir été interrompue pendant la période d'occupation de Paris par les Anglais, à partir de 1420, en pleine Guerre de Cent Ans et le manuscrit reste, semble-t-il, inaccessible jusqu'en 1436, année de la libération de la villepar les troupes françaises de Charles VII4.
D'après l'historien de l'art italien Luciano Bellosi5, le manuscrit est complété par un peintre qui serait intervenu dans les années 1440. Les miniatures de certains mois — mars, juin, septembre, octobre et décembre — sont réalisées ou achevées à cette époque : certains costumes y sont caractéristiques de la mode apparue dans les années 1440. Même si cette datation par la mode a été discutée, plusieurs innovations graphiques présentes dans ces miniatures — comme le plus grand réalisme des paysans ou de la nature — peuvent ainsi s'expliquer par une datation du milieu du xve siècle. D'autres ajouts de style eyckien sont décelables dans certains personnages de l'illustration des Litanies de saint Grégoire (f.71v-72). Cette existence d'un peintre intermédiaire un peu avant le milieu du siècle fait désormais l'objet d'un quasi-consensus parmi les historiens de l'art4. Selon Bellosi, ce peintre vivait sans doute dans l'entourage royal ou dans celui de René d'Anjou, beau-frère de Charles VII. Le style de ce peintre, qui possède des caractères eyckiens, peut être rapproché notamment de celui de l'auteur du manuscrit du Livre du cœur d'Amour épris deViennems 6, commandé par le roi Renéc 5. Celui-ci a depuis été attribué à Barthélemy d'Eyck, ce qui fait dire à Nicole Reynaud, entre autres, que ce peintre officiel du roi de Provence serait l'auteur de ces ajouts dans le manuscrit des Très Riches Heures avant 14506. Pour elle, la représentation des chiens de Décembre, avec la bave aux lèvres, vaut une quasi-signature de l'artiste7.
Cette attribution à Barthélemy d'Eyck a été contestée par plusieurs spécialistes. C'est le cas par exemple de l'historienne de l'art britannique Catherine Reynolds, pour qui le style des ajouts de ce peintre intermédiaire ne correspond pas à celui de Barthélemy d'Eyck. D'autre part, des emprunts à ces parties des Très Riches Heures se retrouvent très tôt dans certaines miniatures de manuscrits dans deux livres d'heures attribués au maître de Dunois : une scène de semailles d'octobre dans un manuscrit conservé à Oxfordms 7 et une Présentation au temple dans les Heures de Dunoisms 8. Or, c'est entre 1436 et 1440 que ces manuscrits sont produits. Dès lors, les ajouts du peintre intermédiaire doivent être datés au plus tard à la fin des années 1430. Cependant, à cette époque, Barthélemy d'Eyck, actif uniquement à partir de 1444, ne peut avoir eu entre les mains les cahiers inachevés du duc de Berry selon Reynolds8.
Pour l'historienne de l'art Inès Villela-Petit, ce problème de datation pourrait s'expliquer par le fait que les dessins du calendrier avaient déjà été en grande partie tracés par les frères de Limbourg, à défaut d'en avoir achevé la peinture. Ainsi, le maître de Dunois aurait consulté ces dessins pour réaliser ses propres miniatures dans les années 1436-1440, et non les ajouts à ces dessins effectués par Barthélemy d'Eyck après 1440. Cette hypothèse permet d'expliquer l'intervention du peintre du roi René à telle période. Plus précisément, le peintre pourrait être intervenu à la demande de Charles VII, propriétaire de l'ouvrage, alors que le roi séjournait à Saumur en 1446 chez son cousin René d'Anjou4.
Dans les années 1480, le manuscrit est en possession de Charles Ier de Savoie. En effet, celui-ci est le neveu de Louis XI, ce qui fournit l'occasion de faire passer le manuscrit d'une famille à l'autrec 6. Pour Nicole Reynaud, c'est Charlotte de Savoie, femme de Louis XI, qui possède les cahiers du manuscrit à sa mort, le 1er décembre 1483. En effet, son inventaire après-décès comporte la mention imprécise d'un livre d'heures qui pourrait être les Très Riches Heures. Elle le lègue à son neveu Charles7. Un texte du 31 août 1485 atteste que le duc de Savoie fait appel au peintre berrichon Jean Colombe pour achever le manuscrit. Celui-ci le complète sans doute à Bourges, dans son atelier. Il le rapporte au prince dans son châteauà Chambéry. Le 3 juin 1486, le duc récompense le peintre, dont le travail le satisfait, en lui accordant une rente de 100 écuspar an ; le manuscrit est alors sans doute achevé. Jean Colombe a notamment réalisé ou achevé 27 grandes miniatures et 40 petitesc 7.
Le parcours du manuscrit est obscur après 1486. À la mort de Philibert II de Savoie, descendant de Charles Ier, sa veuve en secondes noces, Marguerite d'Autriche, quitte la Savoie pour regagner les Pays-Bas, emportant avec elle une quinzaine de livres de la bibliothèque des ducs. Selon Paul Durrieu, un inventaire de la chapelle de Marguerite àMalines mentionne en 1523 une « grande heure escripte à la main », qu'il rapproche desTrès Riches Heures. Selon lui, le manuscrit serait passé ensuite en possession d'Ambrogio Spinola, militaire génois au service de la couronne espagnole aux Pays-Bas décédé en 1630. C'est par ce biais qu'il serait retourné en Italie, et plus particulièrement dans la région de Gênes. On retrouve les armes de sa famille sur la reliure actuelle. Selon Raymond Cazelles, le manuscrit reste en possession de la famille de Savoie, passant de Chambéry àTurin dans le courant du xvie siècle avec le reste de la bibliothèque des ducs. Celle-ci est léguée officiellement à la bibliothèque royale de Turin en 1720 par Victor-Amédée II. Selon Cazelles, le livre d'heures n'a donc jamais quitté le Piémontc 8.
Le manuscrit, dans son état actuel, a été relié au xviiie siècle et est en possession du baron italien Felix de Margherita au milieu du xixe siècle. Celui-ci l'aurait hérité du marquis Gérôme de Serra (1767-1837), maire de Gênes. En décembre 1855, le bibliophile d'origine italienne et bibliothécaire-adjoint du British Museum Antoine Panizzi indique à Henri d'Orléans, duc d'Aumale, que le propriétaire cherche à vendre son bien. Il est acheté le 20 janvier 1856 par le duc pour la somme de 18 000 francs, soit 22 000 francs avec les frais d'intermédiaire. Le duc le fait venir en Angleterre, où il vit alors en exilc 9. En 1871, à son retour, le livre regagne la France. Cependant, l'exposition du manuscrit reste très rare car le testament du duc d'Aumale, entré en vigueur à sa mort en 1897, empêche toute sortie du manuscrit du musée Condé9.
L'ouvrage contient 206 feuillets, d'un format de 21 cm de largeur sur 29 cm de hauteur, répartis en 31 cahiers reliés. Les feuillets sont fabriqués à partir d'une feuille de vélin très fin pliée en deux, formant deux feuillets de quatre pages. Chaque cahier était sans doute formé, à l'origine de la constitution du livre, de quatre de ces feuillets doubles, soit seize pages. Seuls 20 des 31 cahiers suivent encore cette forme, les 11 autres ayant été réduits ou augmentés. Le manuscrit compte 66 grandes miniatures couvrant la totalité d'un feuillet ou ne laissant que trois à quatre lignes de texte et 65 petites, s'insérant dans une des deux colonnes de textec 10.
Le livre d'heures se répartit de la façon suivante (les œuvres dont les titres sont en gras illustrent la ligne concernée) :
Chapitre | Cahiers | Feuillets | Nombre de miniatures | Exemple de miniature |
---|---|---|---|---|
Calendrier | 1 à 3 | 1 à 12 | 12 grandes miniatures (1 par mois) plus une miniature exceptionnelle (L'Homme anatomique) |
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QuatrepéricopesdesÉvangiles | 4 | 17 à 19 | 2 grandes (Saint Jean à Patmos, Le Martyre de saint Marc) et 2 petites (Saint Luc, Saint Mathieu) |
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Oraison à laVierge | 4 | 20 à 25 verso | 3 petites (La Vierge à l'Enfant, La Sibylleet L'Empereur Auguste) et 1 miniature exceptionnelle (Adam et Ève expulsés du paradis) |
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Les Heuresde la Vierge | 6 à 10 | 26 à 63 verso | 10 grandes miniatures (L'Annonciation, Le Baptême de saint Augustin, La Visitation, La Nativité, L'Annonce aux bergers, Scènes de la fuite en Égypte, Le Couronnement de la Vierge), 3 miniatures exceptionnelles (La Rencontre des rois mages, L'Adoration des rois mages, La Purification de la Vierge) et 34 petites | ![]() |
LesPsaumes pénitentiaux | 10 à 11 | 64 à 71 recto | 1 miniature exceptionnelle (La Chute des anges rebelles) et sept petites miniatures (Imploration dans l'épreuve, L'Aveu libéré du péché, Prière dans la détresse, Miserere,Prière dans le malheur, De Profundis,Humble supplication) | ![]() |
La GrandeLitanie | 11 | 71 verso à 74 verso | 2 grandes miniatures (Procession de saint Grégoire, sur 2 pages) | ![]() |
Les Heures de la croix | 11 à 12 | 75 à 78 verso | 1 grande miniature (Le Christ de pitié) | ![]() |
Les Heures du Saint-Esprit | 12 | 79 à 81 verso | 1 grande miniature (La Pentecôte) | ![]() |
L'Office des morts | 12 à 16 | 82 à 108 | 5 grandes miniatures (Job sur son fumier,Les Obsèques de Raymond Diocrès, Le Cavalier de la mort, Action de grâce auprès d'un danger mortel, Miserere), 1 miniature exceptionnelle (L'Enfer), 9 petites (Hymne d'action de grâces, Hymne au Dieu secourable, Prière du juste persécuté, Prière dans le péril, Près de Dieu, point de crainte,Action de grâces, appel au secours,Complainte du lévite exilé, Hymne d'action de grâce, Le Cantique d'Ézéchias) | ![]() |
L'Office de la semaine | 17 à 21 | 109 à 140 | 7 grandes miniatures (Dimanche - Le Baptême du Christ, Lundi - Le Purgatoire,Mardi - La Dispersion des Apôtres, Mercredi - Le Paradis, Jeudi - Le Saint Sacrement,Vendredi - L'Invention de la Croix, Samedi - La présentation de la Vierge au temple) et 1 miniature exceptionnelle (Le Plan de Rome) | ![]() |
Les Heures de laPassion | 22 à 24 | 142 à 157 verso | 9 grandes miniatures (L'Arrestation de Jésus (Ego Sum), Le Christ conduit à la demeure de son juge, La Flagellation, La Sortie du prétoire, Le Portement de croix, La Crucifixion, Les Ténèbres, La Déposition de croix, La Mise au tombeau) et 4 petites (Psaume imprécatoire, Parmi la sexte, souffrances et espoirs du juste, Lamentation,Au milieu des lions) | ![]() |
Les Heures de l'année liturgique | 25 à 31 | 158 à 204 verso | 12 grandes miniatures (La Messe de Noël,Premier dimanche de Carême - La tentation du Christ, 2e dimanche de Carême - La Cananéenne, 3e dimanche de Carême - La Guérison du possédé, 4e dimanche de Carême - La Multiplication des pains,Dimanche de la Passion - La Résurrection de Lazare, Dimanche des Rameaux - L'Entrée du Christ à Jérusalem, Dimanche de Pâques - La Résurrection, Fête de l'Ascension - L'Ascension, L'Exaltation de la croix, Fête de l'archange - Le Mont-Saint-Michel, Le Martyre de saint André) et 6 petites miniatures (La Pentecôte, La Trinité - Le Christ bénissant le monde, Fête-Dieu - La Communion des apôtres, Fête de la Vierge - Vierge à l'Enfant, La Toussaint - La Bénédiction du pape, Fête des Morts - La Messe des morts) | ![]() |
Dans son état actuel, le manuscrit est incomplet : il lui manque les matines et les laudes du cycle de la Passion. À ces miniatures, s'ajoutent des lettrines au début de chaque phrase et des bouts-de-lignes en fin de phrase, ainsi que de grandes initiales au début de chaque prière ou de chaque psaume, accompagnées de décorations de fleurs et de feuillages séparant les colonnes de texte ou décorant les marges. Les huit miniatures exceptionnelles sont des pages peintes probablement en dehors du cadre du plan du manuscrit et ajoutées a posteriori aux cahiersc 10
.
Elle distingue ainsi les copistes (au nombre de cinq, selon elle), les enlumineurs de petites lettrines et de « bouts-de-lignes » en début en et fin de chaque phrase (neuf artistes), les peintres de bordures de pages ou d'initiales ornées et historiées en début de chapitre (huit personnes) et les miniaturistes (cinq personnes). Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Très Riches Heures ne sont pas le résultat d'un programme établi à l'avance et dirigé par un maître selon des instructions préétablies. Bien au contraire, elles sont le résultat de multiples revirements, de coupures et de retouches10.
Période | Cahiers ou folios concernés | Artistes/artisans | Miniatures | Exemple de miniature |
---|---|---|---|---|
Première campagne (entre 1411 et 1416) | Cahiers 4, 6 à 11, 25 à 29 et folio 198 r/v du cahier 30 | Initiales par les frères de Limbourg ainsi que par leMaître du Bréviaire de Jean sans Peuret le Maître de l'Iris, 4 enlumineurs de lettrines et bouts-de-ligne différents. 13 miniatures par les frères de Limbourg | Saint Jean à Patmos (f.17),Martyre de saint Marc(f.19), La Vierge,L'Annonciation (f.26), La Visitation (f.38v), La Nativité (f.44v), L'Annonce aux bergers (f.48), La Tentation du Christ(f.161v), La Guérison du possédé (f.166r), La Multiplication des pains(f.168), La Résurrection de Lazare (f.171), L'Entrée du Christ à Jérusalem(f.173v), L'Exaltation de la Croix (f.193r), Le Mont Saint-Michel (f.195) | ![]() |
Deuxième campagne (entre 1411 et 1416) | Cahiers 10, 12 à 24, 27-28, 30-31 | Éclatement du premier plan, 5 nouveaux enlumineurs de lettrines et bouts-de-ligne, 2 nouveaux peintres d'initiales : lePseudo-Jacquemart(cahiers 10, 17, 18, 23 et 24) et le Maître du Sarrasin et les Limbourg pour les miniatures dont 14 grandes miniatures, pour la première fois en pleine page (dont les « miniatures exceptionnelles ») | Rencontre des rois mages(f.51v), Adoration des mages (f.52), Présentation au Temple (f.54), Le Couronnement de la Vierge (f.60v), La Chute des anges rebelles (f.64v),L'Enfer (f.108), Le Plan de Rome (f.141), Ego Sum(f.142), Le Christ conduit à la demeure de son juge(f.143), La Flagellation(f.144), La Sortie du prétoire (f.146v), Le Portement de croix (f.147),Les Ténèbres (f.153), La Déposition de la croix(f.156v), et peut-être Adam et Ève expulsés du paradis(f.25v) et L'Homme zodiacal (f.14v) | ![]() |
Troisième campagne (entre 1411 et 1416) | Cahiers 1-3, 11, 13, 24-25, 28 (en grande partie inachevés) | 1 nouvel enlumineur, 1 peintre de décors marginaux : leMaître de Bedford(f.86v, 152v, 158, 182), et 3 peintres d'initiales : le Maître du KL de Janvier (f.1, 2, 5, 6, 7), le Maître du KL d'août (f.8 à 12) et Maître du KL de Mars et Avril et la réalisation de 12 miniatures en totalité ou partiellement par les frères de Limbourg | Janvier, Février, Mars (en grande partie), Avril, Mai,Juin (en partie), peut-êtreJuillet, Août, Octobre,Décembre (partiellement) ainsi que le dessin desObsèques de Raymond Diocrès (f.86v) et La Messe de Noël (f.158) | ![]() |
Peintre intermédiaire (années 1440 ?) | Cahiers 1-3 | Le Peintre intermédiaire : parfois identifié àBarthélemy d'Eyck(achèvement des mois du calendrier et quelques autres ajouts) | Mars, Juin, Septembre,Octobre et Décembre, ainsi que quelques ajouts aux personnages des Litanies de saint Grégoire (f.71v-72)11 | ![]() |
Commande du duc de Savoie (1485-1486) | Cahiers 6 (petites miniatures), 9 à 15, 17 à 20, 23 à 31 (partiellement) | Jean Colombe(achèvement ou réalisation de 27 grandes miniatures et 40 petites) | Entre autres : Le Christ de pitié (f.75), La Pentecôte(f.79), Job sur son fumier(f.82), Le Cavalier de la mort (f.90), Action de grâce après un danger de mortel(f.95), Miserere (f.100), Le Baptême du Christ (f.109),Le Purgatoire (f.113), La Dispersion des Apôtres(f.122), Le Paradis (f.126),Le Saint Sacrement(f.129v), L'Invention de la Croix (f.133), La Présentation de la Vierge au temple (f.137), La Mise au tombeau (f.157), Au milieu des lions (f.157v), La Messe de Noël (mise en couleur, f.158), La Résurrection (f.182),L'Ascension (f.184), Le Martyre de saint André(f.201) | ![]() |
Les peintres d'initiales ou de bordures ont été ici désignés par Stirnemann selon des noms conventionnels pour les distinguer ou les rapprocher d'autres peintres de manuscrits. Ainsi, le Maître du Bréviaire de Jean sans Peur est rapproché du peintre du bréviaire réalisé pour Jean Ier de Bourgogne vers 1413-1415ms 9. Le Maître de l'Iris doit son nom au dessin d'un iris qu'il a laissé inachevé au folio 26. Le Pseudo-Jacquemart, parfois identifié à Jean Petit, peintre collaborateur et beau-frère de Jacquemart de Hesdin, est l'auteur de la plupart des miniatures, initiales et drôleries des Grandes Heures du duc de Berryms 4. Le Maître du Sarrasin doit son nom à la tête de sarrasin dans l'initiale du folio 65. Le Maître de Bedford, parfois identifié à Haincelin de Haguenau12, est notamment le peintre du Livre d'Heures du duc de Bedford vers 1414-1415ms 10. Les Maîtres du KL doivent leur nom aux initiales « K » et « L » qu'ils ont réalisées dans le texte des calendriers. Le Maître du KL de Janvier peut être assimilé à un collaborateur du Maître de Bedford dans les Heures du même nom et dont il a réalisé les bordures. Le Maître du KL d'août peut être rapproché pour sa part du peintre de plusieurs bordures desHeures Lamoignonms 11. Le Maître du KL de mars et d'avril présente des ressemblances avec un manuscrit de labibliothèque Bodléiennems 12,10.
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Réalisations de différents peintres d'initiales |
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