Rostropovitch devant le mur de Berlin, en duo avec son ami Britten ou accompagnant le chanteur Charles Aznavour… Portrait du plus célèbre violoncelliste du XXe siècle en 8 extraits musicaux et vidéos.
Mstislav Leopoldovitch Rostropovitch aurait eu 91 ans le 27 mars 2018. A cette occasion, France Musique lui consacre une journée spéciale.
La virtuosité du jeu de Rostropovitch tout comme ses qualités d’interprète ont marqué le XXe siècle, et de nombreux compositeurs lui ont dédié leurs compositions pour violoncelle.
Interprète et chef d’orchestre, Rostropovitch est aussi connu pour ses engagements politiques. Exilé aux Etats-Unis puis en France avant la chute de l’URSS, il est devenu une figure populaire, au-delà du seul univers de la musique classique, ayant mené un important combat en faveur de la liberté d’expression et de l’idéal démocratique.
Retour en 8 extraits musicaux et vidéos sur les grandes étapes de sa vie et de sa carrière…
Sa première oeuvre interprétée en soliste
C’est avec le Concerto pour violoncelle n°1 de Camille Saint-Saëns que Mstislav Rostropovitch se produit pour la première fois en soliste avec orchestre. Il n'a alors que 13 ans...
Lorsqu’il entre au Conservatoire de Moscou, trois ans plus tard, il étudie le piano, la composition, la direction d’orchestre et le violoncelle. C'est avec cet instrument qu'il acquiert aussitôt une réputation de virtuose. Ses professeurs n’ont pas l’ombre d’un doute concernant le tournant international que pourrait prendre sa carrière...
Son professeur, Chostakovitch
Au Conservatoire de Moscou, Mstislav Rostropovitch suit les cours de composition de Dimitri Chostakovitch. Les deux musiciens resteront même amis et le compositeur dédiera plusieurs de ses œuvres à son ancien élève, notamment son Premier concerto pour violoncelle.
Son épouse, Galina Vichnevskaïa
Rostropovitch est « un homme avec un moteur déchaîné à l’intérieur », dit son épouse, la cantatrice Galina Vichnevskaïa. Elle est l’une des grandes voix lyriques du théâtre du Bolchoï lorsqu’elle rencontre son futur mari, au début des années 1950.
Le couple se produit régulièrement sur scène. Il dirige l’orchestre ou accompagne sa femme au piano, comme en 1964, dans un récital consacré à des mélodies de Tchaïkovski.
Son amitié avec Benjamin Britten
Rostropovitch et Benjamin Britten se rencontrent à Londres, en 1960. Une grande amitié se crée aussitôt entre les deux musiciens et le compositeur britannique lui dédiera cinq pièces pour violoncelle. Dans cet extrait, tous deux interprètent la Sonate Arpeggione de Franz Schubert : Benjamin Britten au piano et Rostropovitch affrontant les difficultés du registre suraigu de son instrument, le violoncelle…
Sa prestation devant le mur de Berlin
C’est certainement la plus célèbre image qu’il nous reste du violoncelliste. Le 11 novembre 1989, deux jours après la chute du mur de Berlin, Rostropovitch improvise un concert devant le “Checkpoint Charlie”, célèbre point de passage du mur qui permettait aux occidentaux de se rendre à l’est de la ville.
Devant des berlinois bouleversés et les télévisions du monde entier, Rostropovitch interprète les Suites de Bach, célébrant ainsi la fin d’un conflit politique qui l’avait contraint à l’exil et déchu de sa nationalité soviétique.
Tout un monde lointain...
L’amitié entre le compositeur français Henri Dutilleux et le célèbre Rostropovitch, alors exilé à Paris, aura fait naître une des œuvres mythiques du répertoire pour violoncelle : Tout un monde lointain..., concerto créé en 1970, au Palais de l’Archevêché d’Aix-en-Provence.
L’oeuvre est un succès bien que les deux amis ne soient pas tout à fait satisfaits de cette première prestation... Une déception effacée, depuis, par plusieurs concerts et enregistrements. « C’est un miracle que ce concerto », confiera Rostropovitch en 1977 au micro de Radio France.
Son intérêt pour la direction
Celui qu’on appelle couramment Rostro ou Slava reste avant tout associé à un instrument, le violoncelle, mais on ne saurait revenir sur sa carrière sans mentionner son expérience de chef d’orchestre.
Rostropovitch a ainsi dirigé en de nombreuses occasions : en 1967, au Bolchoï, pour l’opéra Eugène Onéguine de Tchaïkovski, entre 1977 et 1994 avec l’Orchestre symphonique de Washington, ou ici, en novembre 2006, à la salle Pleyel, avec l’Orchestre de Paris.
Ses récompenses
Grand Officier de la Légion d’honneur française, Chevalier de l’Ordre de l’Empire britannique et Ambassadeur de bonne volonté pour l’UNESCO, Mstislav Rostropovitch est invité en janvier 1995 à se produire pour la cérémonie d’ouverture de la présidence française de l’Union européenne, au côté du chanteur Charles Aznavour.
« J’adore Charles Aznavour parce qu’avec sa musique, il donne de la joie à des millions de gens », confie dans cet extrait vidéo le violoncelliste. « Comme s’il n’en donnait pas, lui ! », répond alors le chanteur…
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