L’Isle-Adam : la marina existerait depuis… La préhistoire !

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Des fouilles archéologiques préventives menées sur le chantier d’un port de plaisance et d’un nouveau quartier ont permis de découvrir des piquets de bois datant de 1400 à 1200 avant JC.

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Les Poniatowski n’ont finalement peut-être rien inventé… D’après les archéologues, l’existence d’une marina à L’Isle-Adam remonterait à l’âge de bronze (1 400 ans avant JC) ! Voire même avant… Une équipe de l’Inrap (institut national de recherches archéologiques préventives) mène l’enquête sur place depuis le début du mois d’août. Les tractopelles s’affairent déjà sur ce vaste chantier, qui doit aboutir à la création d’un port et d’un nouveau quartier (45 lots à bâtir, 31 maisons de ville et 292 logements collectifs). Les archéologues ont donc mené en parallèle - et dans des conditions particulièrement difficiles - leur campagne de fouilles qui doit s’achever ce vendredi.

De nombreux obstacles se sont dressés sur le chemin des spécialistes : une boue omniprésente, des montées d’eau fréquentes, des cratères d’obus datant de la Seconde guerre et surtout la présence d’une décharge datant des années 1980. Tous les éléments étaient réunis pour brouiller les pistes. Malgré cela, les résultats de ces recherches - qui seront peaufinés dans les mois à venir en laboratoire - sont déjà édifiants. Plus de 18 000 pièces ont été récoltées par les archéologues. Un peu de céramiques, beaucoup d’outils comme des pointes de flèches ou cette étonnante hache en jadéite.

Une hache en jadéite datant du néolithique et probablement importée de Savoie ou d’Italie du nord, a été découverte lors des fouilles archéologiques menées sur le chantier de la marina.

Des pointes de flèches datant de la fin du mésolithique.

« Dès le premier diagnostic, il y avait des traces d’occupation structurées datant du néolithique et du mésolithique final », explique Romana Blaser, archéologue. Les hommes se sont installés sur les berges de l’Oise dès les années 6 500 avant JC. Il est assez rare de retrouver des traces importantes de ces chasseurs-cueilleurs, pour la bonne raison qu’ils étaient nomades. Mais le site de L’Isle-Adam a pourtant révélé de nombreux secrets. « Les bords de rivière, cela attire l’installation humaine depuis toujours », explique Olivier Roncin, archéologue spécialiste du mésolithique. « Notre but, c’est de comprendre pourquoi ils étaient là et ce qu’ils y faisaient. » Les fouilles ont notamment permis de mettre à jour une « zone de boucherie », dédiée à la découpe et l’utilisation du gibier chassé.

La grande surprise de cette fouille remonte à une période un peu plus récente, 1 400 à 1 200 ans avant JC. « Nous avons mis à jour une couche de tourbe avec des piquets en bois, sans doute un aménagement de berge », souligne Olivier Roncin. En contemplant ces pièces presque intactes aujourd’hui, conservées par l’eau qui les a recouvertes à une époque, on imagine volontiers nos ancêtres en train d’essaye de dompter les berges pour aménager ce qui devait déjà être à l’époque une sorte de marina.