François Boucher, maître des scènes galantes, est l’auteur de quelques nus pour le moins osés, dont cette aguichante Odalisque, clou de l’exposition « L'Empire des sens », consacrée à l’érotisme au siècle des Lumières, qui doit ouvrir prochainement au musée Cognacq-Jay à Paris.
Entrée au musée du Louvre avec le legs Schlichting, en 1914, et révélée au public après la guerre, cette toile, qu’on intitula alors L’Odalisque brune, était jusque-là à peu près inconnue. Depuis, elle apparaît comme l’un des sommets de l’art de François Boucher, à la pointe même de cette veine galante dont le peintre de Louis XV fut le maître incontesté – galanterie ici poussée jusqu’à la polissonnerie la plus franche, pour ne pas dire effrontée. Qu’une telle peinture soit demeurée si longtemps secrète était dans l’ordre des choses, car ce qu’on appelait alors les « peintures de nudités » était destiné aux cabinets d’amateurs et non au grand public. Au fil du temps, de mains en mains, ces toiles restaient confinées dans le secret d’appartements privés.
Art et pornographie
Traditionnellement, ces nudités se prévalaient toujours d’un prétexte mythologique, c’étaient des Vénus, des Dianes, des nymphes et des naïades, et le nu en tant que tel n’existait pas – à de rares exceptions près, dont celle, notable, de Boucher – ou alors dans le domaine parallèle des gravures pornographiques. L’art et la pornographie, d’ailleurs, entretenaient des liens parfois assez étroits. Il existait, au siècle des Lumières, tout un répertoire clandestin de contes libertins, dont les plus brillants représentants, Crébillon, Piron, étaient amis de Boucher. Guillaume Faroult, conservateur au Louvre et spécialiste de la période, a explicité le contexte culturel dans lequel s’insère notre tableau.
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