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« L’Appel de la nature », un classique de l’aventure

Un duo légendaire. Allociné / twentieth Century Fox.

The Call of the Wild de Jack London, en français L’Appel de la forêt, occupe une place à part dans l’histoire du roman d’aventures. Paru en feuilleton dans le Saturday Evening Post de Philadelphie, du 20 juin au 18 juillet 1903, il se distingue en donnant la vedette à un chien : Buck. Enlevé à son premier maître, un juge californien, pour alimenter un trafic d’animaux de traîneaux, il se retrouve précipité dans l’univers impitoyable des chercheurs d’or qui se pressent, à la toute fin du XIXe siècle, vers les mines du Klondike, en Alaska. D’inspiration très darwinienne, le roman suit ses tribulations dans ce paysage glacial, et son ensauvagement progressif au contact de la nature et des loups auxquels il se mêle pour finir.



Le roman a intéressé le cinéma dès 1908, et l’on compte à ce jour pas moins d’une dizaine de films et de téléfilms consacrés au destin de Buck. Le plus récent d’entre eux, réalisé par Chris Sanders, est sorti le 21 février 2020. Harrison Ford y incarne John Thornton, le dernier maître de Buck, son ami. Produite et distribuée par 20th Century Fox, cette version porte la marque de la maison-mère : la Walt Disney Company.

L’empreinte de Disney

C’est très clair dans la séquence d’introduction, la partie californienne du récit. Le pain de glace que Buck lèche au tout début rappelle ceux du prologue de Frozen. Lorsqu’il chasse un lapin dans le jardin du Juge Miller, Buck le poursuit jusqu’à son terrier, au pied d’un arbre, à la manière d’Alice dans la version en live action. Et Chris Sanders, dans sa manière de filmer la scène, va jusqu’à reprendre le champ-contrechamp de Tim Burton. Enfin, le saccage de la table dressée dans le parc pour l’anniversaire du juge rappelle celui du buffet dans The Ugly Dachshund, en français Quatre Bassets pour un Danois.

Mais c’est dans sa réécriture du personnage de John Thornton que le film de Chris Sanders prend le plus de libertés avec le roman. Le chercheur d’or expérimenté de Jack London est ici un père en deuil, qui fuit sa femme après lui avoir légué tous ses biens. Il n’a plus d’associés, plus d’autres chiens. Solitaire et désintéressé, il n’est plus qu’un homme brisé. Sa complicité avec Buck se noue au fil de rencontres furtives, jusqu’à ce qu’il l’adopte après l’avoir tiré des pattes de Hal, un prospecteur amateur, aussi brutal qu’imbécile. On ne saurait mieux nous indiquer que l’homme et l’animal suivent la même trajectoire, jusqu’à se rejoindre. Toute la deuxième moitié du film est consacrée à leur duo.

Pour Chris Sanders, c’est l’occasion de revenir à l’essence de l’aventure.

Qu’est-ce que l’aventure ?

L’aventure, la vraie, consiste à sortir des sentiers battus, des routes balisées ; à laisser derrière soi l’espace cartographié pour se risquer dans l’inconnu. C’est au sens strict une expérience de dépassement. Pour un Américain, c’est se confronter à la wilderness, au monde sauvage, par-delà la culture et la civilisation, ce que London désigne par « the Wild ». L’aventure est une forme d’accomplissement de soi, par franchissement de ses limites. Mais c’est aussi une introspection.

John et Buck sont engagés sur le même chemin. Pourtant, leurs trajets se font pour ainsi dire en sens inverse. John en prend conscience lorsqu’il découvre Buck frayant avec une belle louve au pelage gris argenté. Alors que le chien retrouve ses semblables, l’homme se rend compte qu’il a fui les siens et décide aussitôt de les rejoindre, de rentrer à la maison. Pour l’un comme pour l’autre, l’aventure est donc un renouement, une réconciliation avec son espèce. Elle rappelle à Buck qu’il est un prédateur ; à John qu’il est un homme. L’aventure permet avant tout de se retrouver.

Grandeur et décadence de l’humanité

Avant de quitter sa cabane et son chien, John prend toutefois soin de rendre à la rivière l’or qu’il y a découvert par hasard. Car c’est littéralement au bord du Pactole, le fleuve mythologique, qu’il était installé dans le plus total dénuement. Son séjour avait tout d’une parabole sur la vanité des biens de ce monde. Il ne pouvait que l’entendre. Aussi ne garde-t-il, pour partir, qu’une poignée de pépites, tout juste de quoi se nourrir. L’aventure ne saurait être une bonne fortune sans déchoir. Elle n’est quête d’aucune autre richesse que la richesse intérieure. Elle a pour seule fonction de dépouiller l’homme du superflu afin de le ramener à l’essentiel.

Mais The Call of the Wild n’est pas un conte de fées. Dans la nuit, Hal surgit, assoiffé d’or et de vengeance, pour priver John de toute possibilité d’une fin heureuse. La substitution d’un villain blanc aux Indiens qui tuaient John dans le roman obéit aux règles du politiquement correct et infléchit la portée du dénouement. Buck ne massacre plus des hommes qui défendent leur terre ; il se jette sur une brute antipathique.

Tout est bien qui finit bien

Buck ne tue même pas Hal directement, il le désarme de son gourdin et le précipite dans la cabane incendiée. La crapule meurt dans les flammes qu’il a lui-même allumées, autant dire en enfer. Face au brasier, c’est en véritable justicier que pose le chien rendu à la vie sauvage. John meurt, pour ainsi dire, entre ses bras. « Oh Buck, quelle aventure ! » lui murmure-t-il avant de s’éteindre. The Call of the Wild est un roman du retour à la nature et à la lutte pour la vie. Chris Sanders en fait un hymne à l’amour, celui du chien pour sa louve, celui de John pour son fils mort et pour sa femme qu’il voulait retrouver. L’aventure disneyenne est expérience et mise à l’épreuve de l’amour.

Tout le malheur des hommes est que les êtres comme Hal sont pires que les loups. Toute la chance des loups est qu’au dénouement ils savent profiter de la sagesse de Buck, qui les guide du haut de son promontoire, dans une posture qui n’est pas sans rappeler la majesté de Mufasa ou de Simba. La noblesse des loups est d’écouter la leçon d’amour du chien. Le film est, pour le spectateur, une invitation à faire de même. Le Wild de Disney n’est autre que le cycle de la vie.

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