Commencez votre journée en découvrant une oeuvre d'art ! Aujourd'hui, excursion tout en couleurs à la Fin des temps avec la Tapisserie de l'Apocalypse, le plus vaste ensemble de tapisseries médiévales créé et conservé en Occident. Commandé vers 1375 par le duc Louis Ier d’Anjou, classé Monument historique, il est présenté depuis 1954 au château d’Angers.
par Hervé Grandsart
Idée Lecture :L’Apocalypse de Saint Jean illustrée par la Tapisserie d’Angers (éd. Diane de Selliers) ●En savoir plus
1 tenture, 72 tapisseries
La cuve déborde !
Saint Jean et saint Michel
Des couleurs remarquablement préservées
La mort s'invite
Le règne de la bête
Un objet d'étude
1 tenture, 72 tapisseries
Privée de 12 tableaux, la tenture comprend aujourd’hui, réparties en 6 séries, 72 tapisseries, complètes ou bien fragmentaires. Quatre des grands personnages monumentaux dits « Lecteurs », qui séparaient les séries, sont conservés. Ouvrant la troisième série, ce panneau, tronqué sur les côtés, présente les armes à lys de France brisées de gueules (rouge) du commanditaire, le duc Louis Ier d’Anjou (1339-1389), frère du roi Charles V. Bien documentée, la tenture vit le jour entre 1373 et 1382 et fut tissée dans les ateliers du lissier Nicolas Bataille, à Paris, pense-t-on, d’après des cartons de Jean de Bondol, dit Jean (ou Hennequin) de Bruges, peintre de Charles V.
Dans chaque série, les scènes se succèdent sur deux niveaux pour traduire, dans l’ordre du récit, les révélations de la fin des temps faites à saint Jean par Dieu. Écrit, selon la tradition, dans l’île de Patmos vers la fin du premier siècle, le livre de l’Apocalypse a été rapidement intégré par l’Église au Nouveau Testament. Tiré de la quatrième série évoquant, après le règne de la Bête, le temps du Jugement, ce détail de la douzième tapisserie illustre la vendange des réprouvés, transformée en fleuve de sang débordant de la cuve gardée par le Malin.
Excepté dans les tableaux où il se trouve acteur, saint Jean, garant des visions, figure le plus souvent en spectateur, debout dans une guérite, avec des expressions nous incitant à partager ses sentiments. Dans ce tableau tiré de la troisième série illustrant la lutte engagée contre le dragon du mal par la troupe céleste de l’archange Michel, il paraît comme pétrifié d’effroi. Tissés sur des métiers de basse lisse qui réalisaient, dans une hauteur commune, la double file de scènes aujourd’hui dissociées, les épisodes se succèdent avec une alternance de fonds rouge et bleu. Ici, le quadrillage géométrique, unique, traduit une hésitation dans le décor des fonds, jusque-là unis, et peuplés par la suite de semis naturalistes. Comme la quatrième suite, cette troisième série nous est parvenue complète, avec son Lecteur et ses quatorze tapisseries, désormais indépendantes.
Réalisé en 1981-1982, le remplacement de la doublure du XIXe siècle a permis de constater que la tenture cachait un envers aux couleurs remarquablement préservées et aux compositions strictement identiques à celles du recto, quoique de dessins inversés. Cette scène de la deuxième suite montre l’état décoloré de l’endroit des tapisseries, exposées trop longtemps, aux XIXe et XXe siècles, à la lumière naturelle. Les dégradés de vert et de jaune de la robe de l’ange et des sols virèrent, de ce fait, au bleu et au beige, le fond rouge prenant une nuance rosée. D’une admirable puissance synthétique, les compositions de la tenture s’inspirent d’une iconographie apocalyptique renouvelée aux XIIIe et XIVe siècles par un cycle dit franco-anglais de manuscrits enluminés.
Nouveauté de temps troublés par les guerres et les épidémies de peste noire, la mort commence à s’inviter dans les arts sous forme de squelette macabre. C’est ainsi qu’elle figure dans le tableau duQuatrième Sceauévoquant le cheval de la mort répandant les calamités sur terre. Illustré dans la première suite, le cycle des Sceaux, ouvert par l’Agneau, symbole du Christ Rédempteur, se trouve aujourd’hui orphelin des épisodes huit (l’Agneau ouvre le Livre) et dix (Le Deuxième Sceau : le cavalier au cheval roux).
Symbolisant les forces hostiles au message du Christ, des bêtes monstrueuses à sept têtes s’invitent dans la tenture à partir de la troisième série. Ci-dessus, dans l’épisode desGrenouillesde la cinquième série, le Malin précède ses sbires, la Bête de la mer, antéchrist à têtes léonines auquel s’accroche le Dragon terrestre, et le Faux prophète. Tous vomissent des paroles de discorde et de haine du Christ, symbolisées par des grenouilles sortant de leurs gueules. À gauche, tiré de la troisième pièce, le Dragon reçoit de la Bête de la mer le sceptre de son pouvoir maléfique.
Laissée à l’abandon après la Révolution, la tenture a subi, entre 1849 et 1863, une restauration complète accompagnée, pour le remontage des morceaux, de retissages partiels. Comptant parmi les créations les plus fascinantes de l’art français avec ses cent trois mètres de tapisserie conservés et témoignant, par ailleurs, d’une prouesse technique inégalée, la
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