Deux nouveaux bâtiments, à Marseille et Besançon, témoignent du talent de l'architecte nippon Kengo Kuma pour filtrer la lumière grâce à des « enveloppes » faites de multiples facettes, qu'il appelle les « pixels ».
Le climat français nuirait-il à l’épanouissement du génie japonais ? De Kenzo Tange autrefois à Shigeru Ban et Sanaa plus récemment, la transplantation des architectes nippons au pays de Mansart et Le Corbusier a rarement débouché sur des réussites mémorables : entre la déception engendrée par le Centre Pompidou-Metz et la neutralité du Louvre-Lens, le bilan est mitigé. Exportant à son tour son savoir-faire vers la France, Kengo Kuma a-t-il échappé à cette curieuse malédiction ? Avant que l’on ne découvre en 2017 sa rénovation du musée et du jardin Albert-Kahn à Boulogne-Billancourt, le Frac (Fonds régional d’art contemporain) Provence-Alpes-Côte-D’azur à Marseille et la Cité des arts et de la culture à Besançon, deux édifices inaugurés en ce début d’année, nous livrent quelques éléments de réponse.
Depuis la fondation de son agence à Tokyo en 1990, cet ancien collaborateur d’Arata Isozaki s’est taillé une réputation internationale grâce à des projets comme la Maison de bambou (2002) à Pékin et le musée de la Pierre à Nasa (Japon). Selon une dialectique subtile, la matérialité du parement – ici le bambou, là la pierre – n’opère pas comme un écran, mais tel un filtre, distillant une délicate lumière à l’intérieur des édifices. L’enveloppe s’en trouve allégée, presque dématérialisée, révélant la porosité de l’intérieur et de l’extérieur dans un rapport fusionnel entre l’architecture et son environnement. Comment cet art si attentif à la qualité des perceptions générées par les espaces construits passe-til l’épreuve du chantier ?
Lire la suite dans leMagazine Connaissance des Arts mars 2013
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