En septembre prochain, le Kunsthaus Zurich, qui rassemble l'un des plus importantes collections d'art en Suisse, doit ouvrir sa nouvelle extension. Conçue par David Chipperfield, elle devrait notamment abriter la célèbre Collection Bührle. Retour sur un projet lancé il a près de vingt ans par Christoph Becker, le directeur de l'institution.
« En tant qu’étranger à Zurich, j’ai toujours préféré me tenir à l’arrière-plan, explique Christoph Becker, le directeur du Kunsthaus, venu de Stuttgart en 2000. Et cela n’a pas trop mal fonctionné. » En effet, le musée suisse inaugure cette année une majestueuse extension, conçue par l’architecte britannique David Chipperfield. Certes, le projet, lancé en 2001, a pris un peu plus de temps que prévu, mais il offre aujourd’hui à l’institution un outil moderne, adapté à ses missions de médiation et, surtout, à l’ampleur de ses collections.
Exposer la Collection Bührle
« Chipperfield a su créer un édifice qui reste à l’échelle de son environnement, un musée très lumineux, très ouvert. Dans ce bâtiment, consacré au moderne et au contemporain, nous pouvons exposer les œuvres monumentales, les installations, les vidéos. Nous y présentons également trois collections privées importantes, Looser, dominée par l’art abstrait américain, Merzbacher, consacrée principalement au fauvisme et à l’expressionnisme, et enfin Bührle. » Cette dernière, qui compte près de deux cents œuvres, comprend un ensemble extraordinaire de toiles impressionnistes et post-impressionnistes, acquises par l’industriel Emil Bührle, à partir des années 1930.
« J’avais tout de suite jugé nécessaire que cette collection soit présentée dans un musée public, mais il n’y avait pas de consensus à Zurich pour ça. C’est une décision politique. » Car, non seulement Bührle a fait fortune en vendant des armes à la fois à l’Allemagne nazie et aux Alliés, mais il avait aussi acquis des œuvres spoliées pendant la guerre, restituées par la suite. « Aujourd’hui, il n’y a aucune œuvre pillée dans la collection Bührle, mais on ne peut jamais être sûr. » C’est pourquoi des recherches doivent se poursuivre. Aujourd’hui, mission accomplie, Christoph Becker s’apprête à passer la main et à retourner dans l’ombre.
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