Commencez votre journée en découvrant une œuvre d'art ! Aujourd'hui, plongeon dans les visions dantesques de Botticelli, fascinant maître de la Renaissance italienne, avec ses illustration de La Divine comédie.
Lorsque Botticelli entame l’illustration de La Divine Comédie, Florence voue un véritable culte à Dante, tenu pour le poète universel. Les tercets de son grand poème sont lus et commentés dans les églises, les humanistes s’évertuent à lui donner une interprétation néoplatonicienne et, signe d’une volonté d’appropriation forte, Laurent le Magnifique tente de rapatrier à Florence les restes du poète mort à Ravenne en 1321.
Une œuvre inachevée
Rédigée au tout début du XIVe siècle, La Divine Comédie raconte le voyage initiatique de son narrateur à travers les trois royaumes de l’Au-delà : l’enfer, le purgatoire et le paradis. Dante y est conduit par deux guides : d’abord Virgile, représentant de la raison dans la lutte contre la confusion spirituelle, ensuite Béatrice, personnification de la sagesse divine, avec laquelle Dante achève son ascension vers les sphères célestes. C’est sans doute Lorenzo di Pierfrancesco, petit-cousin de Laurent le Magnifique et lui-même mécène éclairé, qui commande à Botticelli l’illustration du grand poème. La tâche occupe l’artiste pendant près de quinze ans, mais l’œuvre restera inachevée.
Invention et innovations
Disparues peu de temps après leur création, 92 feuilles de parchemin ont survécu jusqu’à nos jours. Les dessins, dont le trait fin et mouvementé représente un apogée de l’art de Botticelli, ont été réalisés à la pointe d’argent rehaussée à la plume et à l’encre brune. Leur degré d’achèvement est variable, allant de représentations à peine esquissées à des images entièrement colorées, comme la Carte de l’Enfer. La mise en page est très novatrice pour l’époque car le dessin, qui investit l’intégralité de la feuille, apparaît sur la partie lisse et « noble » du parchemin, tandis que le texte est relégué sur sa face rugueuse. Les hypothèses quant à la destination de ces illustrations sont multiples : un codex luxueux, des dessins préparatoires à une fresque, une suite de petits tableaux montés dans les lambris d’un studiolo…
Chacune des trois parties a reçu un traitement spécifique : l’enfer, surchargé de personnages, induit l’idée de désordre et de chaos, quand le purgatoire ménage des respirations visuelles dans un espace rendu cohérent. Le paradis, enfin, est épuré et quasiment abstrait, caractérisé uniquement par des cercles à l’intérieur desquels se meuvent Dante et Béatrice. L’ensemble donne à voir, outre les actions, les réactions des personnages, dans ce que l’historien de l’art André Chastel nomme « une sorte de symbolique continue des passions et des mouvements de l’âme », obtenue par une invention graphique sans précédent.
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