Les archéologues, venus pour trouver des traces d'une ancienne faïencerie, ont été surpris de découvrir des pièces datant de la préhistoire, qualifiées de "rares et surtout en quantité" par M. Biard, responsable d'opérations et de recherches à l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). "Sur ce lieu, les préhistoriques vont habiter (...) et confectionner leur outillage", a-t-il dit, soulignant que "sur 4.000 ans, les hommes n'ont pas taillé les silex de la même façon".
"Un instantané sur les premiers habitants de ce secteur"
Selon cet archéologue qui travaille pour la première fois en ville, "ce sont ces différentes technologies qui nous permettent d'avoir des informations". Sont également exceptionnelles la géologie et la morphologie du site, couvrant trois périodes de transition (azilien récent en 11.500 avant notre ère, laborien en 9.900 et mésolithique en 8.900).200.000 silex, 400 pointes de flèches ont été découvertes sur le site de l'ilot Renaudin" à Angoulême (GEORGES GOBET / AFP)
L'épaisse couche de tuf a permis d'avoir "un instantané sur les premiers habitants de ce secteur avec des pièces qui sont quasiment en place", selon Grégory Dandurand, géomorphologue à l'Inrap. "Ces dépôts de tuf sont venus tout couvrir. On a un effet de protection qui est assez unique (...) C'est un chapeau, une cloche", a-t-il dit. Ainsi, un éventuel campement a été découvert avec des traces de feu et des outils vieux de 9.000 ans avant notre ère.
Ces informations sont d'autant plus importantes que "les cultures du l'azilien jusqu'au mésolithique ne sont pas bien renseignées dans la région", a précisé M. Dandurand. Face à un tel état de conservation, l'îlot Renaudin pourrait devenir une référence pour d'autres sites qui manquent d'informations sur cette période de la préhistoire.
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